AUGUSTA, Géorgie— Si Charles Trenet était encore de ce monde et qu’il mettait les pieds dans le nouveau centre de presse du club Augusta National, il se mettrait à chanter : « Un château extraordinaire! »
J’aimais beaucoup l’ancienne bâtisse. Elle répondait parfaitement à nos besoins, mais vous devriez voir ce que Bill Payne et ses amis avaient en tête pour les journalistes qui viennent de partout à travers le monde pour « couvrir » le prestigieux tournoi des Maîtres.
Je trouve difficilement les mots pour décrire le château qu’ils ont fait construire durant les 12 derniers mois. Ça dépasse l’entendement.
En plus de l’immense salle de presse de 350 places avec vue imprenable sur le terrain d’exercice et deux écrans géants pour suivre l’action, on a fait construire un restaurant-lounge de toute beauté pouvant accueillir 160 personnes et une salle d’entrevue haute technologie où chaque journaliste aura son propre micro s’il désire poser une question.
Ce n’est pas tout. Le hall d’entrée nous rappelle le décor des plus grands châteaux de la Géorgie. En mettant les pieds dans la bâtisse, j’avais peur de voir apparaître Rhett Butler et les autres vedettes du film « Autant en emporte le vent »!
L’ancien tableau qui était géré à la main n’existe plus. Place à la nouvelle technologie. On aura les résultats plus vite que jamais.
Les travaux de construction ont commencé dès le lendemain du Masters 2016. Durant les six premiers mois, les ouvriers ont travaillé 20 heures par jour afin de respecter l’échéancier. L’ancienne bâtisse est encore debout, mais sera détruite la semaine prochaine.
Le but de l’opération est de donner plus d’espace aux visiteurs du monde entier. Étant donné que le tournoi est de plus en plus populaire, il y avait congestion dans ce secteur et les gens avaient du mal à se déplacer.
Franchement, je suis assommé, éberlué. « Flabbergasted », diraient les anglophones. Dans toute ma vie de journaliste, je n’ai jamais rien vu de tel. On ne saura jamais le coût de construction d’un tel château, mais les dirigeants du club Augusta National ont de quoi se péter les bretelles.
Ne reste plus qu’à souhaiter que nos articles soient à la hauteur d’un tel chef-d’œuvre. Ça ne sera pas facile!
UNE DOUZAINE D’ASPIRANTS
Le 81e tournoi des Maîtres ne débutera que jeudi matin, mais on connaît déjà les joueurs les plus susceptibles de l’emporter. Les voici:
- DUSTIN JOHNSON. Indiscutablement le meilleur golfeur de la planète depuis sa victoire à Oakmont l’été passé.
- RORY McILROY. Il a tous les atouts pour gagner ici et il ne lui manque que le veston vert pour compléter le Grand Chelem.
- JORDAN SPIETH. Il lui a fallu quelques mois pour digérer sa défaite de l’an passé et le jeune Texan n’a qu’une idée en tête: corriger cette erreur de parcours.
- JASON DAY. Il a dû interrompre son calendrier parce que sa mère était très malade, mais il sera à surveiller cette semaine. Un des meilleurs de sa profession.
- RICKIE FOWLER. Un autre jeune joueur bourré de talent et de charisme. Une bonne partie de la foule se rangera derrière lui.
- JUSTIN ROSE. Il est toujours à son mieux dans les épreuves du Grand Chelem ou en coupe Ryder. Il a terminé deuxième en 2015.
- HIDEKI MATSUYAMA. Ses succès des derniers mois lui ont valu une place dans le Top-5.
- LOUIS OOSTHUIZEN. Un élan à faire rêver. Il aurait dû gagner en 2012, mais Bubba Watson l’a battu avec un coup miracle.
- PHIL MICKELSON. Trois fois champion à Augusta, Lefty rêve d’égaler la marque de Tiger Woods et d’Arnold Palmer. S’il parvenait à l’emporter, il deviendrait le plus vieux joueur à gagner le Masters.
- HENRIK STENSON. De la façon dont il a gagné l’Open de Grande-Bretagne l’an passé, il a droit au plus grand respect. Toutefois, il n’a jamais pu faire mieux qu’une 14e place à Augusta.
- JUSTIN THOMAS. Il a gagné trois des cinq premiers tournois en 2017. Aussi talentueux que Jordan Spieth, son ancien coéquipier à l’université.
- DANNY WILLETT. Très difficile de gagner deux fois de suite à Augusta. Nicklaus, Faldo et Woods ont été les seuls à le faire. Il faut quand même respecter le champion en titre.
- BUBBA WATSON. Deux fois champion ici, mais son jeu laisse à désirer depuis un an ou deux. On ne sait pas encore s’il jouera avec des balles roses ou vertes!
- PATRICK REED. Il a été extraordinaire en coupe Ryder l’automne passé et il ne manque surtout pas d’ambition. Son meilleur résultat à Augusta est une 22e place.
- B. Le grand absent sera évidemment TIGER WOODS. Il voudrait bien se frotter aux jeunes loups de la PGA, mais son mal de dos semble incurable.