Blog Gordon et le golf

Les temps changent…

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Paul McLean (Golf Canada/ Julie Bernard)

Synchronisme et équilibre sont deux éléments essentiels du golf. Et je ne parle pas que de l’élan, mais de l’avenir même de notre sport.

Démonstration en a été faite ces dernières années par Golf Canada. L’ancienne Association Royale de Golf du Canada a été rebaptisée Golf Canada, est devenue Fédération nationale de sport et a refaçonné son modèle de gouvernance en constituant un Conseil d’administration au leadership plus inclusif et plus équilibré.

Cela est devenu évident lors de l’Assemblée générale annuelle de Golf Canada en février quand Paul McLean a été élu 112e président de cette vénérable association. Le nom de McLean, un Ontarien de King City, est connu au sein de l’industrie canadienne du golf. Il est en effet le cofondateur et le président de Maxium, l’une des plus importantes sociétés fermées de financement au pays avec des avoirs supérieurs à 1 milliard de dollars. Fait à signaler, quelque 800 clubs de golf figurent dans le portefeuille de Maxium qui les soutient, notamment par le truchement de crédits-bail et de prêts hypothécaires.

Dans le passé, le président du Conseil d’administration de Golf Canada devait gravir les échelons en commençant par faire du bénévolat au sein d’une association provinciale. Aujourd’hui, l’association identifie des individus dont la compétence en affaires est reconnue et qu’elle invite à se joindre au Conseil. Ainsi en fut-il de Paul McLean en 2008.

« C’est un signe des temps, de dire McLean, 57 ans. Pour constituer un Conseil d’administration équilibrée, l’association a dû faire appel à des personnes à l’expérience et aux compétences variées. Il en résulte un Conseil qui, en plus d’être équilibré sur le plan géographique, l’est aussi sur le plan du savoir-faire et des perspectives. Avec une telle envergure et une telle profondeur, nous pouvons aller de l’avant. »

Il est indubitable que le moment était tout indiqué pour confier la barre à McLean. En plus d’être membre de Golf Canada, il est aussi impliqué dans l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf et dans l’Association canadienne des surintendants de golf. Il comprend donc à quel point il est urgent de jeter des ponts entre tous les intervenants du golf.

« C’est une industrie énorme, dit-il. L’impact économique du golf au pays est de 14,3 milliards de dollars. On compte environ 37 000 événements de golf chaque année au Canada, qui recueillent quelque 500 millions pour des œuvres caritatives. Cela dit, nous sommes conscients que des problèmes se posent, notamment celui du déclin de la participation. Pour surmonter ces obstacles, chaque secteur du golf doit faire preuve de courage, de détermination, de souplesse et d’énergie. Tous les intervenants ont la passion du golf, mais encore faut-il savoir harnacher cette passion. »

« Passion » : voilà un mot qui fait partie du vocabulaire golfique de Paul McLean. Sa passion est née quand, en 7e année, son professeur lui a donné trois vieux bâtons. Quand ses parents en ont eu ras le bol de le voir effectuer coups cochés et roulés sur le tapis du salon, ils l’ont amené à un terrain d’exercice et, plus tard, à des miniparcours. À 14 ans, le voici enfin sur un « vrai » parcours où, à condition de patienter jusqu’à la fin juin, on peut, moyennant 35$, se procurer une carte de membre junior. « Compte tenu du nombre de parties que j’ai jouées, cela a dû revenir à 25 cents la partie! »

Chose certaine, le résultat est positif. Athlète naturel, McLean ne tarde pas à remporter le championnat junior, puis le championnat tout court de son club, à l’âge tendre de 16 ans. Encore aujourd’hui, il s’enorgueillit d’un facteur de handicap de 1.

Témoignage de son éthique de travail impeccable, il réussit ses exploits golfiques et excelle à l’école tout en travaillant pour la crémerie familiale. Durant l’année scolaire, il est debout avant l’aube pour conduire un camion à diverses laiteries avant d’assister à ses cours. Cette discipline n’a cessé de le servir.

Après avoir obtenu son baccalauréat et sa maîtrise en administration des affaires à l’Université McMaster de Hamilton, où, en plus d’être un assistant à l’enseignement, il pratique le hockey et le basketball, il est embauché par Xerox. C’est là qu’il apprend l’ABC des opérations de prêt, ce qui l’amène à fonder Triathlon Equipment Leasing, entreprise qui sera un tremplin vers Maxium.

De plus, il est copropriétaire du Coppinwood Golf Club (Claremont, ON) et de l’Oviinbyrd Golf Club (MacTier, ON). Malgré tout, il trouve le moyen de passer du temps avec sa femme Carol et leurs deux enfants – sa fille fréquente McMaster et son fils le Humber College où il fait partie de l’équipe de golf tout en se spécialisant dans la gestion du golf.

« J’aime tout ce que je fais, de dire McLean. Je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil et j’ai toujours débordé d’énergie. »

Cette énergie, il en aura besoin cette année à la présidence de Golf Canada. Il mentionne notamment le nouveau modèle d’adhésion qui sera établi selon un plan triennal.

« Nous avons un tas de programmes formidables, mais il faut les faire connaître aux golfeurs canadiens. Nombreux sont ceux qui, en se référant au passé, ont une idée préconçue de Golf Canada. Il faut rapidement changer cet état d’esprit. Ces jours-là sont révolus. Nous avons franchi des pas de géant en peu de temps. Il faut maintenant mobiliser tout le monde.

« Loin de moi l’idée que cela se produira en un an, sous ma présidence. Mais je suis honoré de faire partie du processus et je ferai de mon mieux pour nous aider à atteindre nos objectifs. »

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Pour le couple DeLaet, PGA TOUR rime avec santé et bonheur

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Graham and Ruby DeLaet

Bien que le mot « love » soit davantage associé au tennis qu’au golf professionnel, plusieurs cartes de la Saint-Valentin seront échangées cette semaine sur le Circuit PGA TOUR.

Naturellement, on ne peut ignorer des unions aussi merveilleusement durables que celle de Jack et Barbara Nicklaus, qui célébreront cette année leur 55e anniversaire de mariage. Mais il y a aussi une merveilleuse histoire d’amour beaucoup plus près de chez nous, celle des Canadiens Graham et Ruby DeLaet.

Marié depuis 2008, le couple s’est rencontré quand Graham, un Saskatchewannais de Weyburn, fréquentait en tant que boursier l’Université Boise State, en Idaho; quant à Ruby, elle était une employée de la banque qui le parrainait. Ils se sont croisés, et ce fut le coup de foudre.

« Nous nous sommes vite rendu compte qu’il y avait des ondes spéciales », de dire Ruby en souriant. « Graham était un peu préoccupé par son futur métier. Il avait peur que notre relation s’en trouve détériorée, mais je l’ai rassuré en lui disant que ça n’avait pas d’importance. »

Cette détermination a été mise à l’épreuve au début de leur mariage alors que Graham faisait ses armes sur des circuits de développement, comme le Circuit canadien (aujourd’hui Circuit PGA TOUR Canada), voyageant seul de tournoi en tournoi. « Durant cette période, je n’ai assisté qu’à trois tournois en trois ans. Quand il a obtenu sa carte du Circuit PGA TOUR, j’ai eu l’impression que c’était un rêve – et je l’ai encore. »

Aujourd’hui, le couple voyage ensemble et, malgré des contretemps occasionnels – bagages perdus ou correspondance ratée -, il continue de vivre son rêve.

Si jamais vous classez Ruby dans la catégorie « veuves de golf », eh bien, détrompez-vous. « J’ai mon propre travail et des passe-temps comme le démarrage de notre fondation pour me tenir occupée. »

Elle fait allusion à la Fondation Graham et Ruby DeLaet. Fondée l’an dernier, elle vise à améliorer la santé et le bien-être des enfants, et à développer des golfeurs juniors en Saskatchewan.

« Graham et moi, on s’amuse beaucoup quand on fait équipe. C’est tellement gratifiant de fournir du financement et des services à des personnes dans le besoin. La fondation est une plateforme qui nous permet d’accroître la notoriété d’œuvres caritatives qui nous tiennent à cœur. Le faire ensemble, c’est la cerise sur le gâteau. »

Alors, si vous recherchez une inspiration romantique à l’occasion de la Saint-Valentin, tournez-vous simplement vers Graham et Ruby DeLaet, un couple qui se prouve son amour chaque jour et qui, par le truchement de leur fondation, le prolonge dans d’autres personnes.

Pour suivre Ruby sur Twitter, tapez @The-Rubes. Pour soutenir la fondation et suivre Graham et Ruby sur le circuit, visitez www.grahamdelaet.com.

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Changement de la garde

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Quand, il y a 38 ans, Bill Paul a entrepris sa longue relation avec l’Omnium canadien, son patron, le président du tournoi, était à la fois un homme et une légende, nul autre que « Monsieur Omnium canadien », Richard (Dick) Grimm.

À l’époque, Paul, élève de 12e année à Oakville, en Ontario, fait des travaux de peinture pour le fils de Grimm, Bob. C’est à la suggestion de Dick que Paul effectue des menus travaux lors de l’Omnium canadien de 1977 : il plante des piquets, met les cordes en place, fixe les enseignes. Après avoir obtenu son diplôme de l’université, Paul, un athlète recherché, décline une offre des Tiger-Cats de Hamilton, de la Ligue canadienne de football, préférant travailler à temps plein pour Golf Canada. Là, sous l’égide de Grimm, il apprend les ficelles du métier d’organisateur d’un tournoi du Circuit PGA TOUR.

Quand Grimm quitte ses fonctions en 1992, Paul assume les responsabilités de directeur de tournoi. Depuis, il supervise inlassablement l’organisation de ce tournoi à la logistique complexe, qui fait figure de championnat national ouvert du Canada et qui est la seule étape canadienne du PGA TOUR. À partir du milieu des années 1990, il accepte un autre rôle, celui de directeur de l’étape canadienne du Circuit des Champions. Il sera aussi directeur des Mondiaux amateurs de 1992 et s’assurera que l’étape canadienne du Circuit de la LPGA se déroule sans anicroches quand Golf Canada prend le contrôle de ce tournoi en 2001. Son rôle s’étend au fur et à mesure de l’essor du golf. Piquets et cordes sont les cadets de ses soucis. Un nouveau monde naît fait de joueurs millionnaires, de contrats de télévision, de partenariats, de stratégies de vente, de changements de site et quoi encore.

Aujourd’hui, quatre décennies plus tard, Paul, 56 ans, et le chef de la direction de Golf Canada, Scott Simmons, ont décidé que le temps était venu de procéder à une autre transition. Les responsabilités de Paul étaient devenues énormes : liaison avec les joueurs, le Circuit PGA TOUR, les commanditaires, le gouvernement et les clubs, recherche de sites pour les futurs tournois, développement des affaires, etc. Par la force des choses, l’Omnium canadien RBC et l’Omnium féminin Canadien Pacifique sont aujourd’hui des défis logistiques de taille qui requièrent une attention constante.

« Bill a joué un rôle essentiel dans nos championnats et dans notre association pendant de nombreuses années, et le temps est venu de mettre son expérience au service d’activités stratégiques qui auront une influence à long terme sur le succès de nos championnats, de dire Scott Simmons. Il est important de planifier la succession et, si nous procédons à ce changement, c’est parce que nous sommes persuadés que nos experts de la division des championnats sont prêts à assumer un rôle plus large. »

« Il y a une dizaine d’années, j’ai compris que Brent McLaughlin serait en mesure de prendre à son compte ces responsabilités, a déclaré Paul. Il entretenait des rapports harmonieux avec les clubs et les bénévoles et il avait le souci du détail. Il était le choix idéal. »

Et c’est ainsi, de manière ordonnée et en douceur, que s’effectuera le passage du témoin. Dorénavant, McLaughlin sera responsable des opérations quotidiennes de l’Omnium canadien RBC et de l’Omnium féminin Canadien Pacifique.

Certes, McLaughlin succède à une pointure, mais c’est l’aboutissement d’une évolution naturelle. Depuis 15 ans, il a mis son savoir-faire inestimable au service de domaines comme les règles, les championnats amateurs et le système de handicap, lui qui, depuis deux ans, était directeur de tournoi de l’Omnium féminin Canadien Pacifique.

« L’organisation de championnats de classe mondiale est une partie importante du mandat de Golf Canada et j’ai eu la chance depuis 15 ans d’enrichir mes connaissances au contact de personnes extrêmement compétentes, de dire McLaughlin. C’est une période exaltante. Nous pouvons déjà compter sur une équipe solide qui est prête à perpétuer la tradition d’excellence instaurée par Bill et, avant lui, par Dick Grimm. »

Pour McLaughlin, Paul continuera d’être un mentor pour l’organisation de tournois professionnels, une tâche de plus en plus exigeante. De son côté, Paul aura la chance de prendre du recul pour avoir une vision à plus long terme de ces tournois.

La pointure a beau être grosse, toutes les parties intéressées ont les pieds solidement ancrés au sol et sont prêtes à prendre le départ.

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Un hommage aux amateurs de carrière

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Marlene Stewart Streit (Canadian Golf Hall of Fame)

Que faudrait-il pour vous aider à prendre la décision de rester un golfeur amateur ou de devenir professionnel?

Pour un membre du Temple de la renommée, il aura fallu un accident d’avion.

Par une nuit misérable de décembre, il y a 60 ans, Marlene Streit revient à Toronto depuis son université de la Floride. Le pilote atterrit à court de la piste, l’appareil roule à toute vitesse dans un champ, une aile se détache. Terrifiées, Marlene et une amie s’échappent par le trou béant. Alors qu’elles quittent précipitamment le lieu de l’accident, l’avion s’embrase et explose. Miraculeusement, personne ne périt même si l’on recense des blessés.

« Ce qu’on raconte est vrai. Ma vie m’est revenue en un flash, me confiait Marlene récemment. La LPGA m’avait sollicitée et j’avais même disputé quelques tournois en tant qu’amateur. J’ai compris que certaines facettes du style de vie de la LPGA me déplaisaient. Je voulais une vraie vie. Je voulais marier Doug [Streit] et élever une famille. C’est ce que j’ai fait, ce qui ne m’a pas empêché de pratiquer le golf, bien au contraire. »

À vrai dire, les adversaires de Marlene auraient sans doute aimé qu’elles jouent moins souvent. Marlene Stewart Streit jouait pour gagner et elle atteignait très souvent son but.

« À son palmarès figurent entre autres 11 titres amateurs ouverts et neuf titres amateurs fermés du Canada, trois titres canadiens seniors et trois titres seniors de la USGA », peut-on lire dans les notes biographiques du Temple de la renommée du golf canadien. Elle a aussi été nommée athlète par excellence du Canada à deux reprises et elle est le seul Canadien, homme ou femme, qui ait accédé au World Golf Hall of Fame. (Le printemps prochain, un ouvrage relatant les exploits de Marlene, écrit en collaboration avec Lorne Rubenstein, sera publié.)

Le site Web du Temple de la renommée du golf canadien et ceux des associations provinciales font état de plusieurs carrières amateurs brillantes. Les hauts faits de ces hommes et de ces femmes sont exceptionnels, mais font-ils partie d’une race en voie d’extinction? Le glamour et l’argent qui auréolent les circuits professionnels ne risquent-ils pas d’attirer nos golfeurs les plus prometteurs au détriment de u l’amateurisme? Le gazon de ce côté-là des cordes est-il vraiment plus vert?

« Tout le monde dit : “Regardez Mike Weir. Il a réussi sur le PGA TOUR”, mais on oublie qu’il a trimé plus dur que tous les autres, qu’il a reconstruit son élan et que, malgré tout, il n’a obtenu sa qualification qu’à sa sixième tentative », souligne Warren Sye, vainqueur de plus de 120 tournois à l’échelle internationale, dont deux titres amateurs canadiens et cinq titres amateurs ontariens. Membre de l’Ontario Golf Hall of Fame, Sye reconnaît qu’il a brièvement été tenté de passer dans les rangs professionnels après avoir obtenu son diplôme de l’Université de Houston où ses coéquipiers s’appelaient Fred Couples et Blaine McCallister, deux futures étoiles du PGA TOUR.

« Le hic, c’est que je voulais vivre une vraie vie, avec une famille et une carrière. Quand j’ai gagné le titre amateur de l’Ontario en 1988, Gary Cowan m’a pris à part et m’a dit : “Maintenant, tu vas vraiment commencer à aimer ça”. Il faisait allusion au fait d’évoluer dans des équipes internationales et de représenter le Canada aux quatre coins du monde. Et il avait raison. Faire partie de ces équipes, c’était formidable. À l’époque, c’était notre objectif à tous. » Finalement, Sye représentera l’Ontario et le Canada à 11 reprises sur la scène internationale, étant notamment membre de l’équipe qui a remporté le titre mondial amateur en 1986.

Cowan qui, à 74 ans, joue encore son âge ou mieux, affirme que son conseil à Sye était un cri du cœur. Son palmarès du Temple de la renommée est si fabuleux qu’il a été nommé athlète amateur masculin du Canada du XXe siècle. Seul Canadien à avoir gagné deux titres amateurs des États-Unis, il avait sonné la charge en remportant le titre junior canadien en 1956. En 1961, il était sacré champion amateur du Canada, a été le meilleur amateur de l’Omnium canadien et du Tournoi des Maîtres qu’il a disputé à huit reprises, et a été le champion du volet individuel du mondial amateur par équipes de 1962. Sur la scène internationale, il avait la réputation d’un compétiteur féroce, lui qui a représenté le Canada 19 fois, du Brésil au Japon.

Avec un CV aussi éloquent, n’a-t-il pas été tenté de devenir pro? « C’était une époque différente. La tentation de devenir pro était là, mais il n’y avait pas vraiment beaucoup d’argent en bout de ligne jusqu’à l’arrivée d’Arnie [Arnold Palmer] et de la télévision. J’étais résolu à faire une carrière et à élever une famille. Je ne voulais pas vivre dans mes valises. Je ne regrette rien. J’ai parcouru le monde au sein d’équipes internationales, j’ai élevé quatre enfants merveilleux, j’ai fait une bonne carrière dans les affaires et j’ai beaucoup joué au golf. »

(NOTA : Sye et Cowan ont tous deux tenté leur chance sur le circuit sénior du PGA TOUR, le Circuit des Champions, mais sans succès. Ils ont ensuite repris leur statut d’amateur.)

En écho au commentaire de Sye à propos de Mike Weir, Stu Hamilton affirme : « Pour un pro qui réussit, il y en a peut-être mille qui échouent et dont on n’entend plus jamais parler. Ils donnent des leçons quelque part dans un club ou vendent des balles de golf ou délaissent tout simplement le golf pour cause d’épuisement. » Pour Hamilton, ce n’était pas une vie, et il se trouve qu’il a pris la bonne décision.

En 1963, il enlevait le titre junior de l’Ontario, mais il lui faudra attendre 1986 pour gagner un autre titre d’importance et être couronné champion amateur de l’Ontario à l’âge de 41 ans. Oui, il est venu à un cheveu de la victoire à plusieurs reprises, comme en témoignent ses six deuxièmes places au championnat amateur canadien, mais ce n’était pas assez pour le convaincre de faire le grand saut.

« Au début de ma carrière, certains m’ont conseillé de devenir pro, mais je me suis dit que je ne serais pas capable de rivaliser avec les pros si je ne gagnais pas la même année le titre amateur de l’Ontario, l’Ontario Open et le championnat amateur canadien. J’étais fasciné à chaque fois que j’ai disputé l’Omnium canadien en tant qu’amateur. C’est un pas de géant à franchir. À l’époque, le PGA TOUR n’apportait pas beaucoup de sécurité et d’argent, et je n’avais pas le goût de m’éloigner de ma famille pour vivre dans mes valises. Je voulais que le golf représente une partie importante de ma vie, mais pas sa totalité. Je voulais atteindre un équilibre. »

Tous les amateurs membres du Temple de la renommée à qui j’ai parlé ont fait allusion aux « valises », à l’ «équilibre », à la « sécurité ».

« J’adorais la vie d’amateur et je l’ai été pendant six décennies, note Gayle (Hitchens) Borthwick. Il y a une longévité dans le golf amateur que l’on ne retrouve pas dans les rangs professionnels. » Son intronisation tout à fait méritée au Temple de la renommée du golf canadien, elle la doit à un impressionnant palmarès : trois titres amateurs séniors des États-Unis, championne amateur, mid-amateur et sénior du Canada, sans compter une longue liste d’équipes internationales. Son équilibre entre la vie personnelle et le golf s’est trouvé facilité du fait qu’elle était enseignante, ce qui lui permettait de participer à des compétitions durant l’été.

« La différence est énorme entre le golf amateur et le golf professionnel », note Borthwick qui est la fille et l’épouse de pros de club. « Il ne faut pas gaspiller des années si les choses ne fonctionnent pas. C’est un travail et la pression est très forte. C’est éreintant, physiquement et psychologiquement. Il faut se donner à fond en oubliant tout le reste. Plus l’enjeu monétaire est grand, plus la compétition est farouche. »

Doug Roxburgh, lui aussi membre du Temple de la renommée, en convient. Âgé de 62 ans, il revient du championnat amateur des États-Unis après avoir gagné le titre amateur sénior canadien. Quadruple champion amateur du Canada, Roxburgh a abandonné sa carrière de comptable en 1999 pour se joindre à Golf Canada comme consultant sur le développement de l’élite avant de prendre sa retraite en 2011. Au fil des ans, deux grandes questions lui ont été fréquemment posées : Pourquoi n’êtes-vous pas devenu pro? Devrais-je rester amateur comme vous ou devenir pro?

« Je n’ai jamais sérieusement envisagé de devenir pro du début jusqu’au milieu de la décennie 1970, et je ne le regrette nullement. J’ai eu la chance de voyager pratiquement chaque année avec des équipes internationales [y compris sept équipes du mondial amateur], je me suis fait des amis, j’ai parcouru le monde. La vie d’un professionnel n’est pas aussi éclatante qu’elle n’en a l’air à moins d’appartenir à l’élite. Aujourd’hui, la donne a changé. Il y a plein de circuits et beaucoup plus d’argent à l’enjeu. Je tenterais peut-être ma chance.

« Je ne décourage pas les jeunes qui veulent tenter le coup, mais il faut être réaliste : ils doivent atteindre certains plateaux. Il faut réussir à tous les niveaux et se mesurer à l’élite dans des tournois majeurs importants, pas seulement à la maison mais ailleurs. »

Graham Cooke se fait poser les mêmes questions, à tel point qu’il a établi des « repères » pour déterminer si un golfeur a l’étoffe nécessaire pour réussir sur un circuit professionnel.

« Premièrement, il faut avoir un facteur de handicap de 4 ou moins. Deuxièmement, il faut être capable de jouer des parties sans bogey, d’enchaîner des scores bas et d’être en mesure de se consacrer au golf de neuf à cinq. Sinon, inscrivez-vous à l’université et peaufinez votre jeu contre des concurrents de premier plan. Ensuite, si vous pensez que votre jeu est à point, peut-être le temps est-il venu de passer chez les pros. »

Bien qu’il ait obtenu la mention honorable d’All-American à Michigan State, Cooke estime que son jeu s’est vraiment affiné plus tard dans sa vie, lui qui compte à son palmarès sept titres mid-amateurs canadiens et quatre titres amateurs séniors canadiens. L’un des architectes de golf les plus réputés du pays, il pense avoir pris la bonne décision. En plus d’impressionner ses clients, son savoir-faire sur le parcours lui permet de saisir la stratégie et les subtilités inhérentes à la conception d’un terrain de golf.

Marlene Streit, pour qui la victoire était primordiale (bien qu’elle affirme : « Ma plus grande joie aura été de représenter le Canada »), est, comme on aurait pu s’en douter, plus directe.

« Maintenant, tous les bons jeunes joueurs veulent devenir pros. Je leur dis : “Faites des études, ça, on ne pourra vous l’enlever”. Je leur dis aussi : “Ne pensez pas qu’à vous amuser. Vivez dans la réalité!”. Aujourd’hui, plusieurs se contentent d’éviter le couperet, et te voilà le samedi en 60e place. Quel est ton but? Finir 40e? C’est inacceptable. Il faut toujours viser la victoire. Laissez parler vos bâtons. Si vous avez le talent, le reste suivra. »

« Le reste » en question inclurait-il, à force de succès, une place au sein du Temple de la renommée? Peut-être. Mais les CV remplis de classements médiocres sur des circuits satellites n’ont rien pour impressionner les votants. Ces personnes partageront plutôt des motels deux étoiles avec des quasi étrangers quand elles évoluent sur le circuit et, sinon, vivront avec leurs parents à l’âge de 35 ans. Mais cela ne constitue pas un emprisonnement à perpétuité. Il est toujours possible de réintégrer les rangs amateurs. Et parfois les bonnes choses en valent l’attente.

Comme Cooke, Hamilton a redécouvert son meilleur golf à son âge moyen, remportant, entre autres, cinq titres mid-amateurs canadiens. Il aura bien fait de mettre l’accent sur les études (il a été longtemps banquier) et sur l’équilibre entre la vie personnelle et le golf.

« Faire carrière chez les amateurs devrait toujours être une option, mais par les temps qui courent, on dirait que tout bon jeune joueur rêve de devenir pro. Cela dit, les études restent importantes. Ensuite, si vous voulez poursuivre votre rêve et que vous échouez, vous aurez un recours. »

« Voici le fin mot, conclut Sye. Vivez votre rêve si vous en avez le goût, mais si vous ne pouvez battre les amateurs du Canada, comment allez-vous battre les pros d’un circuit? »

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Le Championnat du PGA TOUR Canada laissera un héritage durable à London

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(Claus Andersen/ PGA TOUR)

À l’époque où les dinosaures rôdaient sur la terre – pardonnez-moi, disons vers 1987 -, Bob Beauchemin et sa femme, dans le sous-sol de leur maison de Brampton, en Ontario, inséraient des lettres dans des enveloppes et léchaient des timbres.

Rien de remarquable de prime abord, sauf que Bob était le président de la division des joueurs de l’Association canadienne des golfeurs professionnels (qui allait bientôt être rebaptisée « Circuit canadien ») et que les enveloppes contenaient des formules d’inscription au tournoi de qualification du circuit. Le budget, voyez-vous, était minime.

Le budget a varié au fil des ans mais, grâce à Bob et à ses successeurs au poste de commissaire jusqu’en 2012 – Richard Grimm, Jacques burelle, Rick Janes -, les bons golfeurs ont toujours eu à leur disposition un circuit où ils pouvaient peaufiner leur talent. Les dotations, les sites et le nombre de tournois étaient certes inconstants, mais notre circuit maison pouvait au moins s’agripper à une bouée de sauvetage.

L’année 2012 aura été significative, car c’est alors que le PGA TOUR a acquis le Circuit canadien, maintenant connu sous l’appellation « PGA TOUR Canada ». Portant désormais une marque reconnue à l’échelle mondiale, le nouveau circuit a gagné en constance. En 2014, par exemple, il a présenté 12 tournois, chacun également doté de 150 000$. De plus, Golf Canada a maintenant la chance d’obtenir des laissez-passer pour les jeunes pros et amateurs les plus méritoires, comme les membres d’Équipe Canada.

« Pour les jeunes joueurs, c’est l’occasion idéale d’évaluer leur talent en se mesurant à des concurrents chevronnés », affirme Bill Paul, directeur en chef des championnats de Golf Canada. « Ils ont ainsi la chance de tester la qualité de leur jeu à ce niveau, ce qui les aide à s’auto-évaluer et à prendre conscience des domaines où ils devront s’améliorer s’ils veulent un jour évoluer sur le PGA TOUR. »

Le calendrier de 2014 se termine ce week-end à London avec le Championnat du PGA Tour Canada présenté par la Financière Liberté 55 et organisé par Golf Canada au Sunningdale Golf and Country Club. En plus d’être le commanditaire attitré du Championnat du PGA TOUR Canada, la Financière Liberté 55 est aussi le commanditaire de deux prix : Joueur canadien de la semaine Liberté 55, prix remis après chaque tournoi du PGA TOUR Canada, et Joueur de l’année Liberté 55, prix présenté à la fin de la saison.

L’enjeu est considérable pour les joueurs qui se sont qualifiés pour le tournoi final – les 60 premiers de l’Ordre du mérite du circuit. Dimanche, les cinq joueurs de tête obtiendront leur carte du Circuit Web.com pour 2015. Les joueurs classés de la 6e à la 10e place obtiendront un laissez-passer pour la phase finale des qualifications du Circuit Web.com. Les joueurs classés de la 11e à la 20e place obtiendront un laissez-passer pour la phase II des qualifications de ce même circuit.

Et grâce au commanditaire principal, une division de la London Life, Compagnie d’Assurance-Vie, l’enjeu est grand pour l’avenir du golf dans la région de la plus importante ville du sud-ouest de l’Ontario.

Golf en milieu scolaire, un programme tout à fait remarquable de Golf Canada, est l’organisme caritatif officiel du Championnat du PGA TOUR Canada de cette semaine.

« Désireux de voir le Championnat du PGA TOUR Canada présenté par la Financière Liberté 55 laisser un héritage à la communauté d’accueil, Golf Canada invitera tous les clubs de golf de London et du sud-ouest de l’Ontario à participer à une campagne d’adoption d’écoles dans le cadre du programme Golf en milieu scolaire », disait le communiqué annonçant l’initiative.

Golf en milieu scolaire est actuellement proposé dans plus de 2 225 écoles élémentaires et près de 230 écoles secondaires du Canada. Le programme vise à initier les enfants au golf par le biais de leurs cours d’éducation physique. Entériné par Éducation physique et santé Canada, Golf en milieu scolaire est un programme mis sur pied par Golf Canada en collaboration avec la PGA du Canada et les associations provinciales de golf. On trouvera de plus amples renseignements sur Golf en milieu scolaire, y compris le volet Adopter une école, en cliquant ici.

« Nous sommes emballés de promouvoir Golf en milieu scolaire », de dire Mike Cunneen, vice-président principal, Financière Liberté 55/Groupe de planification patrimoniale et successorale. « Nous nous sommes engagés dans le programme parce qu’il initie au golf, prône un style de vie sain et, éventuellement, convaincra un plus grand nombre de jeunes de pratiquer le golf. »

Bill Paul souligne également que l’Omnium féminin Canadien Pacifique, tenu récemment au London Hunt and Country Club, a collecté plus de 700 000 dollars pour la Children’s Health Foundation, fonds qui serviront au traitement des maladies cardiovasculaires infantiles, au Children’s Hospital, London Health Sciences Centre.

Ainsi donc, il est indubitable que le golf continuera d’améliorer le sort de plusieurs personnes de cette ville et de ses environs.

« Dimanche, nous ne ferons pas qu’annoncer le nom du vainqueur et ceux des joueurs qui accéderont au Circuit Web.com, mais aussi le nombre d’écoles qui ont été adoptées, de dire Paul. Selon nous, c’est un outil formidable pour laisser un héritage durable à la communauté. »

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Le golf coûte-il vraiment trop cher?

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Je renonce à conduire. Les voitures coûtent trop cher. Je viens de lire qu’une nouvelle Bugatti se vendait 2,5 millions. Qui peut se le permettre?

Je me rends compte également que je ne serai jamais propriétaire d’une maison. Leur prix est trop élevé. Par exemple, un condo dans le quartier chic de Yorkville, à Toronto, est offert à 12,9 millions.

Voilà une logique ridicule, n’est-ce pas? Risible, à vrai dire. Tout le monde sait qu’il existe des voitures et maisons à des prix convenant à toutes les fourchettes de revenu. La plupart des Canadiens qui veulent se procurer une voiture ou une maison peuvent trouver le moyen d’y parvenir.

Pourtant, certaines personnes, notamment dans les médias, ont recours à cette logique ridicule et affirment que le golf coûte trop cher pour le consommateur moyen. Pour soutenir leur thèse folichonne, ils citent des clubs aux frais d’adhésion exorbitants, des droits de jeu de 200$ et plus, des ensembles de bâtons de plusieurs milliers de dollars. À l’évidence, ils ont une idée à défendre, à savoir que le golf est un sport élitiste, inabordable pour la grande majorité, ce qui est un mythe trompeur et irresponsable.

Ils ont tort. Tout à fait tort.

D’abord, tous les abonnements ne dépassent pas les 10 000$  et les cotisations annuelles ne dépassent pas toutes les 5 000$. (En vérité, ces chiffres sont l’exception.) Si vous avez envie d’être membre d’un club, vous en trouverez des tonnes au Canada où les droits d’adhésion sont minimaux, sinon inexistants, et qui proposent des cotisations annuelles bien en-dessous de 2 000$. Si vous êtes à ce stade de la vie où vous avez la chance de jouer fréquemment au golf, c’est peut-être la voie à emprunter. Si, par exemple, vous êtes à la retraite et que vous jouez une soixantaine de parties par saison, chacune vous coûtera une trentaine de dollars. Si vous ajoutez l’esprit de camaraderie, les divers événements du club et autres avantages, c’est ce que j’appelle une bonne affaire.

Si vous préférez la diversité des parcours, les options sont nombreuses. Plusieurs clubs proposent des rabais, si bien qu’il vaut la peine de consulter régulièrement les sites Web des clubs de votre voisinage.

Nombre de municipalités d’un océan à l’autre sont propriétaires de parcours aux droits de jeu plus qu’abordables. Et si vous croyez que ce sont des attrape-nigauds, eh bien, vous êtes dans l’erreur.

Ainsi, Vancouver propose les parcours Fraserview, Langara et McCleery. Prenons le Fraserview qui a été redessiné par Tom McBroom, qui compte des installations d’exercice et procure une véritable sensation « côte ouest ». Vous pouvez jouer 18 trous pour aussi peu que 30$ (21$ pour les aînés et 15$ pour les juniors). À Terre-Neuve, la capitale St. John’s est propriétaire de 27 trous à Pippy Park, soit Captain’s Hill, le neuf trous d’origine, et l’Admiral’s Green. Celui-ci, une création de Graham Cooke, a été l’hôte de la PGA du Canada, du Championnat canadien amateur féminin et du Championnat canadien  amateur masculin. Aux dernières nouvelles, il en coûtait environ 35$ pour jouer l’Admiral’s Green avec, en prime peut-être, une baleine ou un iceberg.

Entre ces deux destinations extrêmes, il existe plusieurs parcours municipaux dans des villes grandes ou petites : Toronto, Edmonton, Calgary, Dorval, Ottawa, Hamilton, Woodstock (ON), Thunder Bay, Stratford, Rouyn-Noranda, Mississauga, Kitchener-Waterloo, Windosr (ON), Prince Albert, Halifax, London… La liste est longue. Plusieurs d’entre eux ont accueilli des tournois provinciaux et nationaux et ont une riche histoire, et quelques-uns sont l’œuvre d’architectes de renom.

Bon, à présent que vous savez où jouer, parlons un peu d’équipement. Bon marché, bien entendu.

Les médias négatifs éprouvent une délectation perverse à citer le coût de l’équipement haut de gamme : un bois 1 à 499$, un ensemble de fers à 1 299$, une douzaine de balles à 70$, etc. Encore une fois, voilà des manchettes irresponsables et trompeuses. Vous voulez des bâtons neufs? Rendez-vous dans une chaîne comme Canadian Tire ou Costco où un ensemble complet de bâtons d’une marque connue vous coûtera environ 250$, capuchons et sac compris. Des ensembles d’occasion et des balles sont en vente sur Kijiji, ebay.ca ou sur des forums comme torontogolfnuts.com à une fraction de leur coût réel.

Et pourquoi vouloir à tout prix (c’est le cas de le dire!) des vêtements du dernier cri? Plusieurs clubs ont maintenant un code vestimentaire moins strict et, de toute façon, des magasins d’usine comme Winners proposent des vêtements de golf de bonne tenue à des prix escomptés.

Vous pensez que les leçons de golf sont réservées aux pros ou aux golfeurs bien nantis? Détrompez-vous. Ces mêmes parcours municipaux offrent souvent un enseignement de groupe et des cours pratiques (parfois gratuitement). Il en va ainsi de la plupart des clubs publics et semi-privés. Vous pouvez aussi vous procurer en librairie des ouvrages et DVD didactiques. Pour les débutants, www.getgolfready.ca s’avère une solution peu coûteuse.

Si vous pouvez vous permettre de conduire une Bugatti et de vivre à Yorkville, tant mieux pour vous! Étrangement, les médias ne présupposent pas que ces exemples extrêmes sont la norme.

Je formule un vœu : qu’ils adoptent la même attitude envers le golf.

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Pour vivre vieux, jouez au golf!

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(Golf Canada/ Graig Abel)

Vous voulez garder la santé, perdre du poids, vivre plus longtemps et plus heureux? Alors, jouez au golf!

Cette affirmation est si incontestable que je pourrais dès maintenant mettre le point final à ce blogue (à la grande joie, sans doute, de mon rédacteur en chef), mais, afin de confondre les sceptiques, j’avancerai quelques faits pour étayer cette vérité toute simple. Je pense particulièrement aux plus âgés d’entre nous ─ les baby-boomers, c’est-à-dire, au Canada, quiconque est né entre 1947 et 1966, les aînés, les retraités et autres « croulants ». (J’étais excité quand j’ai appris que j’étais « sexagénaire » jusqu’à ce que je découvre que cela signifiait que j’avais franchi le cap de la soixantaine. Zut.)

Nous sommes nombreux dans ce groupe d’âge, sur le parcours et en dehors. Selon Statistiques Canada, 2,7 millions de Canadiens ont entre 50 et 54 ans, 2,5 millions entre 55 et 59, 2,1 millions entre 60 et 64, 1,7 million entre 65 et 69, 1,2 million entre 70 et 74 ans ─ et je m’arrête là car vous avez compris l’idée. Environ 30% de tous les mâles canadiens dans cette fourchette d’années jouent au golf, comparativement à 10% pour les femmes.

Bien que notre pays s’enorgueillisse du plus haut taux de participation au golf per capita dans le monde, cela signifie que 7 Canadiens sur 10 et 9 Canadiennes sur 10 âgés d’au moins 50 ans ne pratiquent pas le golf. Êtes-vous sérieux? À défaut de golf, que diable faites-vous donc? Vous regardez la télé, attendez votre chèque de pensionné, relisez 150 façons délicieuses de servir du SPAM? Comme le chante Neil Young (né le 12 novembre 1945), mieux vaut brûler la chandelle par les deux bouts que de s’éteindre… Et le golf vous empêchera très certainement de vous éteindre. En voici des exemples :

Fait no 1 : Le taux de mortalité des golfeurs est de 40% plus bas que pour les non-golfeurs du même âge, du même sexe et du même statut socioéconomique, selon une étude réalisée auprès de 300 000 golfeurs par le Karolinska Institutet suédois. Cela signifie qu’un adepte du golf gagne cinq années en espérance de vie.

Cela devrait suffire à vous convaincre mais, attention, il y a mieux encore!

Fait no 2 : Une partie de 18 trous à pied équivaut grosso modo à une marche de huit kilomètres. Le seul fait de fouler le terrain sur 18 trous peut faire baisser la glycémie jusqu’à concurrence de 30% chez les aînés et contribue à maintenir le poids. Marcher et transporter ses bâtons sur 18 trous brûle environ 2 000 calories, mais cela n’est pas toujours possible ni souhaitable, surtout chez les aînés. Si les chariots font l’affaire de certains, un nombre croissant de golfeurs de tous âges adoptent  les chariots électriques, constate Joseph McLuckie, distributeur au Canada de Stewart Golf Carts and Motocaddy, un chef de file mondial dans son domaine. « Le chariot électrique présente tous les avantages de la marche sans la dépense d’énergie supplémentaire que requièrent le sac en bandoulière ou le chariot conventionnel ». Et McLuckie de poursuivre : « Cela ne signifie pas que vous êtes un vieillard. Ce sont des appareils de pointe. Par exemple, celui que j’utilise me suit sur le parcours. » Il fait allusion au très sophistiqué X9 Follow de Stewart qui, grâce à la technologie Bluetooth, suit le golfeur de quelques pas, emprunte exactement le même rythme de marche que lui et s’arrête et repart en même temps que lui. Bien que le X9 soit dispendieux, McLuckie souligne que des modèles Motocaddy sont offerts à partir de 700$, soit environ le tarif saisonnier d’une location de voiturette dans plusieurs clubs. Montant qui est vite égalé par la location d’une voiturette à la partie. Morale de l’histoire : le golf peut vous faire épargner des sous tout en prolongeant vos jours. Pas mal, non?

Fait no 3 : Votre facteur de handicap ne doit pas forcément augmenter avec le nombre de vos années. Selon David Marshall, Directeur des comptes nationaux pour PING Canada, plus un golfeur est âgé, plus il est important de bien faire ajuster ses bâtons. Avec une vitesse d’élan et une souplesse moindres, peut-être jouerez-vous mieux avec des tiges plus flexibles et plus longues, des hybrides ou des bois d’allée avec un angle de face plus prononcé et des couvre-manches avec un diamètre plus grand. « Mon père, un retraité, avait une tendinite et, quand il jouait au golf, il prenait des analgésiques et portait un appareil orthopédique au bras, note Marshall. Quand il a opté pour des tiges en graphite plutôt qu’en acier, la tendinite a disparu. Maintenant, il joue pratiquement tous les jours. Finis les analgésiques et l’appareil orthopédique. » Aussi, oubliez votre amour-propre et jouez à partir de tertres plus avancés. Vos chances de réussir normales et oiselets en seront augmentées et votre expérience golfique sera dans l’ensemble plus satisfaisante.

Fait no 4 : Les golfeurs aînés tendent à avoir un meilleur équilibre et une plus grande confiance en soi que leurs pairs non-golfeurs. De plus, avec un peu d’aide, ils peuvent obtenir d’autres d’avantages pour leur santé. Heather Tennant, de Therapeutic Mobility (Barrie, ON), a obtenu son certificat de FITforeGOLF, un programme mis au point en 1996 par des spécialistes canadiens de la médecine et des membres de la PGA du Canada. « Ce programme vise à modifier l’élan à fur et à mesure des années, dit-elle. Nous examinons entre autres la mobilité, la posture, la force, l’équilibre et la nutrition du golfeur pour développer un plan personnalisé à son intention. » Si vous n’avez pas la forme ou que vous souffrez d’une blessure ou d’une autre affection, due à l’âge ou non, et que votre golf en subit les contrecoups, les spécialistes de FITforeGOLF peuvent vous donner un coup de main.

Fait no 5 : Sur le plan social, le golf contribue à forger et maintenir des amitiés, ce qui, en retour, peut aiguiser l’acuité mentale et le bien-être, ainsi que le bonheur général. Un cerveau sain est tout aussi important qu’un corps sain. En tout cas, c’est ce qu’on m’a dit.

Fait no  6 : On raconte souvent que les activités les plus populaires pour les aînés sont le jardinage, l’observation des oiseaux, la marche, etc., toutes choses qui, en passant, m’ennuient au plus haut point. Et puis, que diable! Le golf combine toutes ces activités tout en étant beaucoup plus amusant.

Merci d’avoir lu tout ceci. Bien sûr, vous auriez pu me croire sur parole après les deux premiers paragraphes et filer directement au parcours. Mais mieux vaut tard que jamais!

(NOTA : La plupart des données relatives à la santé sont tirées d’une étude commandée par la World Golf Foundation et Golf 20/20. Golf Canada m’a fourni les statistiques démographiques. Vous pouvez vous familiariser avec les chariots électriques Stewart and Motocaddy à www.jpsmgolf.com et avec FITforeGOLF à www.fitforegolf.com.)

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Ne laissez pas le golf vous intimider

Qui fut la première personne à trouver le golf intimidant? Indice : ce n’était pas vous.

Un fait méconnu : cette personne fut la deuxième à s’adonner au golf, il y a quelque 600 ans, en Écosse.

« Hé, Gordie, je ne pourrais jamais frapper cette pierre aussi loin que toi avec ta houlette de berger. Regarde, elle est presque dans le terrier – et rien qu’en un coup! Pourquoi marches-tu si vite? J’ai perdu ma pierre. Et qui sont ces gens derrière nous? »

Différentes versions de ces plaintes caractérisent depuis toujours l’histoire du golf, et même aujourd’hui.

Aucun doute : le golf peut être perçu comme intimidant, surtout pour les débutants qui, péniblement, de crochet en crochet, labourent le parcours, sans notion précise des règles et de l’étiquette. Si, en plus, il s’agit d’adultes, ils sont très conscients de deux choses : ils sont loin de s’amuser et ils retardent le ou les groupes qui les suivent. Et ces groupes ne ratent pas une occasion de manifester leur déplaisir.

À qui la faute? S’agissant du facteur d’intimidation dans le golf, le blâme, croyez-moi, trouve plusieurs preneurs.

Premièrement, il y a cette réalité inéluctable : plusieurs débutants qui se plaignent d’être intimidés sur le parcours doivent assumer une partie des responsabilités. Il est irréaliste de s‘attendre à bien faire à ses premiers pas sur un terrain. De fait, c’est une vision hallucinatoire. Quiconque veut intégrer le golf à sa vie doit suivre quelques leçons avant d’entamer sa première partie – ou, du moins, visiter le terrain d’exercice à plusieurs reprises en compagnie d’un golfeur accompli. Cette première étape franchie, il faut choisir un parcours approprié à son niveau d’habileté, encore rudimentaire, et jouer à partir des tertres les plus avancés. Essayez d’éviter les heures de grand achalandage. Plusieurs clubs proposent des leçons et cours pratiques pour débutants à un tarif très abordable. Voilà de l’argent judicieusement dépensé. Si votre conjointe ou conjoint joue, optez pour la formule « neuf et repas », soit un neuf trous suivi d’un tête-à-tête devant de bons plats. De plus, un nombre grandissant de clubs proposent des «soirées familiales » où un enseignement de base est suivi de quelques trous. La plupart du temps, le jeu se déroule selon la formule Scramble, qui donne priorité au plaisir sur la compétition. Ne pensez jamais à inscrire vos scores jusqu’à ce que pouviez frapper la balle de façon constante. Focalisez sur le plaisir, la beauté du parcours, la compagnie d’amis, l’occasion de savourer un succulent repas et une boisson.

Deuxièmement, les golfeurs plus expérimentés doivent hocher la tête en signe de repentance. Vous tous avez été, à un moment, des débutants intimidés par le parcours. Bien que cela soit difficile, souvenez-vous de votre frustration d’alors et, peut-être, de votre embarras et de la reconnaissance que vous éprouviez envers les golfeurs compréhensifs. Il vous incombe à vous, les vétérans du golf, d’accueillir les nouveaux adeptes dans un sport qui vous a procuré tant de joie.

L’intimidation n’est pas particulière au golf, et ce n’est pas une raison pour délaisser ce sport ou refuser de s’y initier.

Par exemple, vous fréquentez un gym pour vous mettre en forme et ajouter du muscle à votre gabarit. Vous avez beau être « intimidé » par des spécimens à la musculature imposante ou par cet athlète qui court sur le tapis de jogging pendant des heures, vous ne lâchez pas parce que votre objectif est de vous améliorer. En fin de compte, la persistance aidant, les résultats deviennent évidents et prouvent que l’effort en valait la peine.

Considérez le golf de la même façon : comme un processus.

Croyez-moi, c’est un processus qui dure toute la vie, mais que vous ne regretterez pas.

(Pour amenuiser le facteur intimidation, visionnez les vidéos Perfect Day de la PGA d’Amérique ci-dessous ou consultez le programme Prêt pour le golf à www.getgolfready.ca, amusant et abordable. Bien sûr, vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec votre professionnel de la PGA du Canada. )

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Ce que maman veut vraiment pour la fête des Mères

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(Donald Miralle/ Getty Images)

Encore une fois, l’anxiété vous ronge : qu’offrir à votre mère ou à votre femme comme cadeau de la fête des Mères?

Cessez de vous tourmenter : je suis un as du magasinage et j’ai la solution idéale.

Donnez-lui ce qu’elle veut vraiment : sa famille, enrubannée de golf.

Je ne parle pas ici de passer quelques heures avec elle à l’occasion de l’incontournable brunch de la fête des Mères à votre club – l’équivalent golfique de la carte quétaine sur les bords que (honte à vous!) vous lui avez achetée à la dernière minute dans une grande surface.

Que désire chaque maman, sinon passer plus de temps avec sa famille? Et le golf ne se prête-t-il pas merveilleusement bien à cet exercice?

Notre monde a incontestablement changé. Rares sont les familles qui, chaque soir, s’attablent ensemble pour partager un repas et leurs expériences de la journée. Encore plus rares sont les familles qui passent une soirée à s’adonner à des jeux de société, à jouer aux cartes ou à échanger de quelque autre façon. Aujourd’hui, après un repas pris à la sauvette, les membres de la famille se dispersent, chacun étant le plus souvent désireux de s’isoler en compagnie de son appareil électronique de prédilection.

Et si, chaque semaine, une soirée ou un après-midi était consacré à une excursion golfique?

Il incombe aux clubs de golf de saisir l’occasion, non seulement pour renforcer le tissu familial, mais aussi, dans des temps financièrement difficiles, pour augmenter le nombre de ses adhérents. Par exemple, ClubLink propose un abonnement appelé Famille au crépuscule à la conjointe et aux enfants de moins de 16 ans d’un membre d’un de ses clubs Prestige ou Platine. Ces sorties en famille comprennent de l’enseignement et des bâtons de location gratuits, neuf trous de golf (ou moins, le cas échéant), des menus spéciaux et d’autres activités hebdomadaires.

(Pour ne rien vous cacher, j’ai récemment quitté mon poste de Directeur des communications de ClubLink. Néanmoins, voilà une initiative que j’encourage tous les clubs à imiter. À vrai dire, il n’y aura jamais trop de programmes de ce type. Cela dit, si votre club a découvert une méthode efficace d’attirer les familles, je vous invite à m’en faire part pour alimenter une future chronique. Adressez-moi un courriel à gordongolf@outlook.com).

Révolue l’époque où le mari et père, après avoir ouvert la lettre l’invitant à verser sa cotisation annuelle à son club presque exclusivement mâle, annonçait à sa femme : « Chérie, devine combien ça va me coûter de plus cette année pour passer plus de temps loin de toi et des enfants? Où est notre chéquier? »

Sur une étagère de mon bureau se trouve la page couverture encadrée du numéro du 3 septembre 1960 du Saturday Evening Post. L’illustration, signée par Norman Rockwell, met en scène un homme rondelet qui, cigare au bec, chapeau rond sur le crâne et sac de golf à la main, affiche un air stupéfait au moment de franchir la porte de la cuisine. En effet, le long du comptoir reposent un ensemble de golf et des chaussures de golf flambant neufs – pour femme! Et, comme  si cela ne suffisait pas, sa femme en tablier fait rouler une balle sur le linoléum de la cuisine en direction d’un verre d’eau…

Il y a 54 ans, le message du magazine était que les Américaines, en pleine émancipation, s’apprêtaient à envahir les parcours de golf, jusque-là la chasse gardée des mâles.  Pourtant, il existe des illustrations de la fin du XIXe et du début du XXe siècle montrant des hommes et des femmes faisant partie du même quatuor. De fait, le tout premier tournoi de golf au vénérable Shinnecock Hills de Long Island, à New York, a été organisé par les femmes membres du club en 1891. Les femmes ont depuis longtemps une place bien méritée sur les parcours, et nous ne devrions pas avoir besoin d’une couverture de magazine ou d’un quelconque chroniqueur de golf pour nous le rappeler.

Alors, donnez à votre maman ou à votre femme et, par conséquent, à votre famille un cadeau durable à l’occasion de la fête des Mères. Engagez votre famille dans le golf! Voilà un présent qui a de l’avenir…

À titre de fier patriarche d’une famille de golfeurs, je sais de quoi je parle. Voici une anecdote qui tombe, je pense, fort à propos.

Il y a 13 ans, lors de la fête des Mères, ma belle-mère Shirley Ironstone, alors âgée de 70 ans, réussissait un as sur le septième trou du Midland Golf and Country Club. C’était son premier et aussi son dernier. C’est dire si nous avons fait la fête! Réunies dans le chalet familial, trois générations de golfeurs ont célébré l’occasion. Entourée de sa famille, Shirley a vécu son heure de gloire. Un certificat témoignant de son exploit a orné un mur de sa maison jusqu’à sa mort; il est maintenant suspendu dans la nôtre. Shirley a beau n’être plus parmi nous, ce souvenir de golf et plusieurs autres sont encore vivaces dans la mémoire de tous ceux qui l’ont aimée.

Les fleurs se fanent, les cartes se recyclent et l’appétit revient, même après le plus somptueux des brunchs. Cette année, offrez à la femme qui vous est le plus chère le cadeau de la famille, le cadeau du golf et, ce faisant, des souvenirs impérissables.

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Garder la foi

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Le titre du communiqué se lit : « Le boom du golf en péril? ». Et voici l’accroche : « Pour croître et garder la santé, le golf canadien doit attirer plus de jeunes, mais son avenir est menacé en raison du manque d’orientation de l’industrie du golf,  a-t-on entendu jeudi, lors du premier Sommet du golf canadien. »

La date? Le 8 décembre 1989.

Il y a 25 ans, alors rédacteur en chef du magazine SCOREGolf, j’ai organisé et présidé le premier – et, à ce jour, le seul – Sommet du golf canadien. Ouvert au public, cet événement rassemblait les chefs de file des associations nationales de golf et d’autres parties intéressées. Chacun a pu expliquer son rôle dans le contexte du golf et, surtout, participer à des ateliers portant sur des sujets comme la prochaine génération des golfeurs canadiens, le développement et le financement des installations, l’enseignement et l’entraînement, la recherche, et j’en passe. Était réunie une distribution tout étoile de personnes qui, à titre individuel ou comme représentants du golf canadien, étaient directement intéressées par ce sommet.

Il y a peu, j’ai ressenti le besoin de sortir mes dossiers sur ce sommet dans la foulée de propos alarmistes qui, émanant des médias et de l’« industrie », prédisaient la mort imminente du golf. Je ne me suis pas luxé une épaule à force de me taper dans le dos pour me féliciter de ma grande prescience en 1989, mais peut-être me suis-je étiré un muscle…

Puis, j’ai lu The Kingdom of Golf in America de Richard Moss et The Future of Golf in America de Geoff Shackelford.

Le premier ouvrage, écrit par un intellectuel doublé d’un passionné de golf, est un guide historique qui relate le flux et le reflux du golf aux États-Unis; le second est une compilation d’essais par un rédacteur de golf perspicace, aux opinions bien arrêtées. Les deux nous disent sans ambages que les gens qui se soucient du golf ont été ses gardiens en des temps difficiles – pas seulement depuis 25 ans, mais depuis des siècles.

Distiller l’essence de ces deux livres tout en faisant des recherches connexes fut une leçon d’humilité. Pourtant, après mon arrivée à SCOREGolf en 1985,  quelqu’un avait attiré mon attention. Tom McBroom, aujourd’hui l’un des architectes de golf canadiens les plus renommés, avait pris quelques heures pour expliquer les faits de la vie golfique au novice que j’étais. À l’époque, m’a-t-il dit, nous étions en plein dans le troisième boom golfique du XXe siècle. Le premier avait eu lieu dans les années 1920, ce que l’on appelle souvent « l’âge d’or » du golf, et le deuxième dans les prospères années 1960. Indéniablement, ces deux vagues avaient atteint un creux après avoir déferlé, mais, cette fois, tout indiquait que le boom serait éternel.
Erreur. Le golf, comme ses adeptes, est un être vivant, qui respire. Comme la nôtre, son existence est faite de cycles. Actuellement, nous sommes dans un cycle négatif. Pour combien de temps? Les paris sont ouverts. Mais cette incertitude est inacceptable à notre époque de « fast-food », où la gratification doit être immédiate.

L’alarmisme et l’opposition systématique sont à la mode. Après avoir entendu des commentaires sinistres en provenance du salon du golf de la PGA à Orlando, en janvier, mon fils de 27 ans m’a passé un coup de fil. Lui et sa fiancée jouent deux ou trois parties par semaine sur un parcours miniature, accompagnés d’amis. « Je voulais juste te dire, papa, que le golf, c’est fini pour nous. On nous dit que ce n’est plus agréable ni cool. » (Bien sûr, il plaisantait, ayant hérité de son père un discutable sens de l’humour.)

Mon fils s’est initié au golf en bas âge, puis, comme beaucoup d’autres, l’a délaissé pour se consacrer à ses études et à la quête d’un emploi. Le voici maintenant rentré dans le rang, et pour toujours, je l’espère. Il a adopté le golf parce que ma femme et moi le pratiquions, et nous-mêmes le pratiquions parce que les parents de ma femme nous avaient donné à chacun un ensemble de bâtons incomplet. Et c’est ainsi que nous nous retrouvions tous les quatre sur le neuf trous local pour y vivre une expérience qui faisait oublier nos scores.

Dans son ouvrage, Richard Moss insiste sur le fait que le sentiment « communautaire » est garant de la vitalité du golf. En lisant ces passages, j’ai souri, me rappelant ces parties de neuf trous avec mes beaux-parents et, plus tard, avec mon fils et son grand-père. Qui gagnait? Je ne me rappelle pas. Et je m’en fiche. En dernière analyse, nous avons tous gagné.

Telle est l’essence du golf. Et le golf survivra malgré les prédictions sinistres qui ont actuellement cours. Celles-ci, comme l’histoire le prouve, ne sont qu’un rabâchage, mis au goût du jour, de rengaines dont on nous a rebattu les oreilles durant les nombreuses périodes où le golf a subi un déclin  – chaque fois temporaire, ne l’oublions surtout pas.

« Nous avons vu l’ennemi et c’est nous », constatait il y a longtemps un personnage de bande dessinée. Nous sommes tous à blâmer pour certaines carences du golf d’aujourd’hui – jeu lent, parcours trop difficiles, droits de jeu trop élevés – mais elles ne sont pas gravissimes. On peut y remédier avec un peu de soin et d’attention, sans procéder à une chirurgie invasive. Si vous aimez vraiment le golf, vous vous sentirez personnellement responsable.

Protégez-le. Adoptez des initiatives inspirées du sens commun comme « Partir des tertres avancées ». Appuyez Premiers élans CN, Golf en milieu scolaire et la Fondation Golf Canada. Créez ce sentiment communautaire si cher à Richard Moss en invitant un jeune, votre conjoint ou conjointe ou un ami à jouer avec vous. Et gardez la foi dans le golf et dans son avenir. Votre acte de foi ne sera pas déçu, une fois de plus.


À PROPOS DE JOHN GORDON

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John Gordon est un touche-à-tout du golf canadien depuis 1985, année où il a été nommé rédacteur en chef du magazine SCOREGolf. Son curriculum vitae est à cet égar d éloquent. Après SCOREGolf, il a été Directeur des communications et des services aux membres de Golf Canada et a mis sur pied le magazine Golf Canada. En 1994, il est devenu rédacteur de golf à temps plein. Il a écrit huit livres, a tenu une chronique dans le Toronto Sun et dans le National Post et a rédigé d’innombrables articles pour des publications de golf. Il a été analyste de golf à Rogers Sportsnet pendant huit ans avant de se joindre à ClubLink, l’un des plus importants propriétaires-exploitants de terrains de golf au monde, où il a structuré le service des communications et relancé le magazine d’entreprise ainsi que le site Web.

En 2014, John est revenu à la rédaction à temps plein, et il collaborera régulièrement à golfcanada.ca. Vous pouvez le suivre sur Twitter à @gordongolf.