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Ouverture des terrains de golf : retard de deux semaines à prévoir

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Doug Meyer (Mongolf.ca)

Au lendemain du supposé début du printemps, la température est redescendue jusqu’à -20 au cours de la nuit dans la majorité des régions. Il y avait même un risque de tempête hivernale apportant entre 20 et 25 centimètres en Gaspésie.

Bref, il y aura peu de différence entre la fin mars et les trois mois frigorifiques et historiques qui les ont précédés.

Cet hiver le plus froid en 115 ans donnera quoi? On ne se questionne pas ici sur l’état de votre patience (ce qui serait trop facile), mais plutôt sur les cicatrices que ça laissera sur nos parcours.

Pour avoir une idée, on a joint Doug Meyer, le surintendant du club Beaconsfield reconnu – ici comme ailleurs et avec raison -, comme un maître dans son domaine. De fait, il a été conférencier-invité de l’Université Guelph récemment, afin de parler du terrible impact du froid sur nos terrains.

Lorsque nous avons joint Doug avant la fin de semaine, il était en mode « urgence-neige » : plusieurs clubs avaient sorti, en effet, les équipements lourds pour entreprendre le déblayage des verts.

« On est à la période (elle va de 90 à 120 jours) où les verts vont manquer d’oxygène », informe-t-il, comme quoi la gestion des toiles protectrices demande beaucoup de vigilance.

Quand cela se produit, la racine du gazon « brûle » avec le résultat que ça coûte cher de le remettre en bon état, puisqu’il faut semer de nouveau et attendre la repousse.

Gel profond

Avec le Québec qui a ressemblé à la Sibérie, à quel point le sol des parcours est-il gelé et à quelle profondeur?

« Le gel fait un bon trois pieds ou trois pieds et demi, ce qui est le double de la moyenne », indique Meyer, qui est souvent appelé par ses collègues du nord-est américain tellement il est réputé pour ses connaissances et son expérience.

Comment alors expliquer que les réseaux d’aqueduc enfouis à plus ou moins six pieds aient craqué dans plusieurs municipalités?

« La neige est un isolant tandis que l’asphalte de nos rues a un effet contraire en ce sens qu’elle emmagasine le froid l’hiver et la chaleur l’été », explique-t-il.

Puisque Doug Meyer est autant mini magicien avec le gazon que vulgarisateur exceptionnel, poursuivons notre très intéressant cours 101 avec notre expert.

De combien de temps la nature est-elle en retard avec cet hiver qui s’étire indument?

« Certainement une bonne semaine et demie à deux semaines au moins », prétend notre expert.

Après le déblayage des verts terminé, qu’elle sera l’urgence suivante à l’agenda?

« Il faudra que la chaleur finisse par arriver un jour… et s’installer », implore-t-il.

Enfin, à quel moment nous tous, braves survivants et survivantes de l’hiver, pourrons-nous espérer de façon réaliste fouler les allées et les verts pour frapper sur la petite balle blanche?

« Dans le meilleur des scénarios – et je parle de Beaconsfield – pas avant la fin avril, soutient Doug Meyer. Le problème, c’est qu’on ne prévoit pas encore un temps plus doux. »