AUGUSTA, Ga. – Désirant ajouter un autre veston vert à sa garde-robe, Bubba Watson s’est hissé en tête du Tournoi des Maîtres avec une pluie de birdies sur le neuf de retour de sa deuxième ronde.
Champion 2012, Watson a égalé la meilleure ronde du tournoi jusqu’ici, celle de Bill Haas jeudi, réussissant cinq birdies d’affilée à compter du 12e qui l’ont propulsé vers une carte de 68, quatre coups sous la normale.
« Je tente de reprendre le veston, a-t-il admis. Je veux retrouver cette sensation. »
Même après avoir raté un court roulé au 18e pour commettre son deuxième bogey du tournoi, Watson a joué une deuxième ronde consécutive sous les 70 pour se retrouver à 137, soit moins-7.
« Ce n’est pas de la grande science: il faut tenter d’atteindre les verts en coups réglementaires, a-t-il philosophé. Et si vous réussissez cela, cela veut dire que vos coups de départ sont bons. Alors c’est tout ce que j’essaie de faire. »
L’Australien John Senden et le Danois Thomas Bjorn ont plus tard égalé ce pointage de 68. Ils accusent respectivement trois et quatre coups de retard sur Watson au pointage cumulatif. Bjorn partage le troisième rang avec Jonas Blixt, auteur d’un 71, le vainqueur de l’édition 2013, l’Australien Adam Scott (72), et l’Américain de 20 ans Jordan Spieth (70).
Fred Couples, qui a remis une deuxième carte consécutive de 71, Jimmy Walker (72) – qui a signé trois victoires sur le circuit de la PGA cette saison – et Jim Furyk (68) suivent à égalité au septième rang, à cinq coups du meneur.
C’est la cinquième année consécutive que Couples, vainqueur de l’édition 1992, se qualifie pour les deux dernières rondes parmi les 10 premiers – il menait il y a deux ans -, mais il n’a jamais été en mesure de tenir la cadence.
« Je ne dois pas paniquer, a dit Couples, qui tente de devenir le plus vieux gagnant d’un tournoi du Grand Chelem de l’histoire. Vous n’allez pas combler un écart de deux ou trois coups parce que vous le décidez. Ce n’est pas ce genre de parcours. Vous devez tenir le coup et vous attendre à des coups difficiles ici et là. Ce sera une rude journée (samedi). »
Kevin Stadler, qui a amorcé le tournoi avec une ronde de 70 jeudi, a remis une carte de 73 et partage le 10e rang avec quatre autres golfeurs. Quant à Haas, il a connu une difficile deuxième ronde, jouant six coups au-dessus de la normale pour glisser de 25 rangs à plus-2. Il sera tout de même des rondes du week-end, la coupure étant établie à 148, soit quatre coups au-dessus de la normale.
Après une première ronde de 69, Watson a poursuivi sa séquence sans bogey. Elle s’est finalement arrêtée à 26 trous, au neuvième. Mais cet impair a rapidement été oublié quand Watson a donné tout un spectacle aux spectateurs, en liesse.
Il a d’abord placé son coup d’approche au 12e à trois pieds de la coupe, avant de prendre avantage des deux normales 5 aux 13e et 15e, parenthèses d’un roulé de 40 pieds pour un autre birdie au 14e. Il a mis un point d’exclamation à cette séquence en inscrivant un dernier birdie sur le 16e trou à normale 3, après que son coup de départ se soit arrêté à quatre pieds de la coupe.
C’est un exploit peu banal: seuls David Toms, Gary Player, Geoff Ogilvy et Hale Irwin ont déjà réussi une séquence de birdies du 12e au 16e dans l’histoire du tournoi. L’an dernier, il avait terminé à égalité au 50e rang, sa pire prestation en cinq présences au Tournoi des Maîtres.
« Je n’ai pas su comment gérer cette pression d’être le champion en titre, a expliqué Watson. Alors je n’ai pas joué mon meilleur golf. »
Du côté des Canadiens, après une première ronde de 73, Mike Weir s’est ressaisi. Il a joué la normale pour se retrouver à plus-1, à égalité au 21e rang. Graham DeLaet a aussi connu une meilleure deuxième ronde en jouant la normale, mais son désastreux 80 de la veille l’a empêché de se qualifier pour les rondes du week-end.
Phil Mickelson devra attendre une autre année pour ajouter un quatrième titre à sa collection. Sa deuxième ronde de 73 lui confère un pointage cumulatif de 149 (plus-5) et l’a fait rater la coupure par un seul coup. Un triple bogey au 12e – son deuxième du tournoi – aura finalement eu raison de lui.
« C’est difficile de surmonter des triples de la sorte », a laissé tomber Mickelson, qui est en compagnie d’autres gros noms parmi la liste des golfeurs retranchés, dont Sergio Garcia, Luke Donald, Ernie Els, Graeme McDowell, Dustin Johnson, Angel Cabrera et Charl Schwartzel.