On pourrait dire que c’est l’équivalent golfique de l’expression « du berceau au tombeau ».
Baptisé Développement à long terme du joueur 2.0 (DLTJ 2.0), ce guide a été rendu public en février, à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle de Golf Canada. Et il est d’une extrême importance. Pour tout dire, Glenn Cundari, directeur technique de la PGA du Canada, constate déjà « le fruit de nos efforts », sur les scènes amateur et professionnelles, depuis la publication de la version originale.
« Nous avons commencé à travailler la première mouture en 2006 », indique Cundari qui, en compagnie de plusieurs autres experts, a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration du guide même, ainsi que dans la préparation des appendices. Il note en passant que le golf canadien, masculin et féminin, a amorcé son ascension dans la foulée de la publication du guide. Tout observateur sérieux de la scène golfique canadienne ne peut qu’en convenir.
La dernière édition comporte certes de nombreuses améliorations, mais, selon Cundari, le concept fondamental n’a pas changé depuis neuf ans. « L’idée, c’est de créer une culture basée sur le principe qu’il faut faire la bonne chose au bon moment. Nous devons penser à long terme et non seulement dans l’immédiat, ce qui constitue un défi pour tout le monde : les parents, les circuits, les médias et même les joueurs. »
C’est précisément à cette fin que, peu après que Sport Canada eut désigné Golf Canada Organisme national de sport pour le golf en 2005, a été recrutée une équipe d’experts en divers domaines. Initiateurs du projet, Golf Canada et la PGA du Canada ont retenu les services de spécialistes tels Stephen Norris, vice-président de l’institut WinSport Canada, et Istvan Balyi, scientifique du sport pour le mouvement Au Canada, le sport c’est pour la vie, pour qui le développement de l’athlète n’a pas de secret.
En compagnie de Cundari et de Jeff Thompson, directeur en chef du sport à Golf Canada, Balyi était présent à l’assemblée de Golf Canada où a été dévoilé le DLTJ 2.0. L’un des architectes du modèle Développement à long terme de l’athlète (DLTA), Balyi a été conseiller pour 50 sports dans sept pays et a aidé plus de 20 nations à implanter le DLTA. Il a beau ne pas être un maître-golfeur, il sait une ou deux choses à propos du développement du joueur.
Dans un article publié en 2013 dans la revue Actif pour la vie, Balyi écrivait : « Le DLTA intègre une gamme quelque peu complexe des sciences du sport et des meilleures pratiques d’entraînement afin d’optimiser la méthode pour développer des athlètes au Canada. En fait, il a une vocation unique : amener nos enfants à faire les bonnes choses au bon moment, dans de bonnes conditions, durant leur développement. »
L’influence de Balyi est omniprésente dans le guide, comme en témoigne la structure du document. La brochure de quelque 80 pages à reliure spirale décrit sept étapes de développement sur le sentier de la compétition sous l’en-tête Golf pour la vie : Enfant actif, S’amuser grâce au sport, Apprendre à jouer au golf, Initiation à la compétition, Apprendre à compétitionner, S’entraîner à compétitionner et Compétitionner pour gagner. Comme on le voit, le processus commence à la naissance et, théoriquement, se termine à… vous savez quoi.
Cela ne fait pas pour autant du DLTJ 2.0 un document définitif en ce qui concerne le développement des golfeurs de compétition au Canada. Jeff Thompson y voit plutôt « l’ossature, le plan, le cadre sur lesquels bâtir la programmation ». Et d’ajouter : « C’est un processus en constante évolution. »
En effet – et à cet égard le guide est on ne peut plus clair -, le but est d’aider chaque golfeur canadien à réaliser son potentiel tout en augmentant la participation au golf.
Le DLTJ 2.0 reconnaît aussi que les objectifs ambitieux mais atteignables qu’il fixe exigent que toutes les parties prenantes mettent la main à la pâte. Outre les organismes nationaux comme Golf Canada et la PGA du Canada, ces intervenants comprennent les professionnels de club, les propriétaires de parcours, les administrateurs et les parents.
Certes, Cundari se réjouit de ce que ses collègues de la PGA du Canada soutiennent le concept du DLTJ, mais en même temps il regrette que la notoriété du programme laisse à désirer. Cela devrait changer puisque l’on peut se procurer le guide à un coût nominal sur le site Web de Golf Canada où une version téléchargeable en format PDF est également disponible. Une application mobile innovante a été mise au point ainsi que d’autres ressources d’appoint, y compris des vidéos. Entraîneurs et instructeurs certifiés peuvent y accéder à www.golfcanada.ca/dltj, tout comme les parents et les autres parties intéressées.
Ces « parties intéressées » comprennent sans doute les entraîneurs de golf communautaire, un nouveau concept également dévoilé lors de l’assemblée générale de février.
Entraîneur de golf communautaire est un programme conçu par la PGA du Canada en collaboration avec l’Association canadienne des entraîneurs (ACE) et Golf Canada pour former des entraîneurs bénévoles au niveau communautaire, particulièrement des parents.
Soutenu par Premiers élans CN, l’atelier de formation Entraîneur de golf communautaire de la PGA du Canada est destiné aux personnes désireuses d’enseigner les rudiments du golf aux jeunes. Grâce à cet atelier, ces bénévoles pourront diriger des jeux et activités adaptés aux besoins des enfants, donner des leçons comprises dans la base de données de Premiers élans CN, diriger les niveaux 1 à 3 du programme Apprendre à jouer de Premiers élans CN et aider le professionnel local de la PGA du Canada dans la prestation des niveaux 4 à 7 de ce même programme. Finalement, l’association provinciale reconnaîtra l’entraineur de golf communautaire comme entraîneur de l’ACE. Quiconque est intéressé peut s’enquérir auprès de son association provinciale.
« Notre vision doit englober toutes les personnes du pays à qui le golf tient à cœur. Il faut les convaincre de faire de notre vision un réalité », indique Scott Simmons, chef de la direction de Golf Canada. « Le DLTJ est un outil pour y parvenir. Tout le monde doit faire front commun pour concrétiser cette vision. »