Joey Savoie est depuis longtemps l’un des meilleurs golfeurs amateurs au Canada et l’athlète âgé de 26 ans est maintenant impatient de transposer ces succès dans les rangs professionnels.
Golf Canada a récemment annoncé que le natif de La Prairie, au Québec, participera pour la deuxième année à son programme Jeune pro. Savoie entamera ainsi sa quatrième année au sein du programme de l’équipe nationale, après avoir passé 2018 et 2019 au sein de la formation amateur.
Le jeune et talentueux golfeur se souvient bien de ce moment en 2018 où il a appris qu’il avait été sélectionné pour porter les couleurs de l’équipe nationale.
« C’était lors de ma dernière année d’université et j’ai reçu un appel de Derek (Ingram) qui m’a dit que j’avais fait l’équipe. J’étais en voie d’obtenir mon diplôme de comptabilité de la Middle Tennessee State University, mais de recevoir cet appel a un peu changé mes plans, » relate-t-il.
« Depuis mon enfance, je rêvais de devenir golfeur professionnel et le fait de faire partie du programme de l’équipe nationale m’a fourni les ressources et la meilleure occasion de poursuivre dans cette voie, » continue Savoie.
Le diplômé de la Middle Tennessee State University a été nommé golfeur amateur masculin canadien de l’année en 2018. Cette saison-là, il a remporté l’Open du Tennessee Franklin American Mortgage et le Grant Clements Memorial Tournament. Pendant son passage au sein de la formation nationale amateur, Savoie s’est hissé au 24e rang du classement mondial des amateurs.
Selon Ingram, Savoie a su bien utiliser le temps passé dans le programme.
« Chaque aspect du jeu de Joey s’est amélioré. Il a d’excellentes habitudes et routines et est un très bon joueur de fer et un très bon putter, » affirme l’entraîneur en chef de l’équipe nationale masculine du Canada.
« Sa préparation et sa poigne sur le bâton (grip) se sont améliorées et Joey commence maintenant à voir les bénéfices de son travail acharné avec moi et son entraîneur maison, Dan (Langevin). Le jeu de Joey depuis les fosses de sable s’est aussi vraiment amélioré et il a plus d’options autour du vert. Il a vraiment mûri dans tous les aspects du jeu. »
Savoie n’hésite pas à souligner que d’être membre de l’équipe nationale comporte ses privilèges.
« C’est formidable de travailler avec Derek et d’apprendre de lui, et c’est aussi formidable de participer à tous les camps d’entraînement. Je ne sais pas où je serais présentement si je ne recevais pas ce soutien de Golf Canada, » a-t-il souligné.
« Voyager dans le monde entier et participer à de grandes compétitions ne cadrait pas dans mon budget, alors faire partie du programme m’a donné une opportunité dont je suis vraiment reconnaissant. »
À l’heure actuelle, Savoie en est à sa deuxième année au sein du programme Jeune pro et son objectif est de transposer ses succès amateurs dans les rangs professionnels.
Alors qu’il se prépare pour la prochaine saison, Savoie a pris le temps de réfléchir à ses humbles débuts dans le sport, qui ont commencé à Saint-Jean-sur-Richelieu, une banlieue située à environ une demi-heure au sud-est de Montréal.
Le jeune homme de 26 ans se souvient que son père, Pierre Savoie, et sa mère, Hélène Lamarre, l’ont beaucoup encouragé à s’intéresser au golf.
« Nous vivions aux abords d’un terrain à normale trois, au septième trou si je me souviens bien. C’est un terrain de golf public à Saint-Jean-sur-Richelieu et j’ai commencé à jouer vers l’âge de six ans, » se remémore Savoie.
« Tous les membres de la famille du côté de ma mère étaient passionnés de golf — surtout mon oncle, qui jouait professionnellement, » poursuit-il.
Savoie ajoute que son oncle, Jean-Louis Lamarre, était en fait leur voisin.
« Quand j’allais chez lui, je voyais tous ses trophées, tous ses bâtons de golf et tout, donc j’étais intrigué dès mon plus jeune âge. Étant donné que tous les membres de la famille du côté de ma mère jouaient au golf et que mon oncle était un golfeur professionnel, ça m’a donné envie d’essayer ce sport. »
Et comme dans une histoire, le jeune Joey a rapidement trouvé sa passion sur le terrain de golf.
« Je me souviens que je voulais juste frapper des balles. Cette sensation de frapper la balle était tellement amusante. J’avais la chance de vivre sur le plus beau terrain de jeu du monde, avec un parcours de golf dans ma cour, et je prenais souvent mon sac au complet pendant mes temps libres pour essayer d’atteindre le vert (depuis les jalons de départ), se souvient-il.
« Mon grand-père était également un golfeur passionné et, comme il était à la retraite, il venait parfois me chercher après l’école pour jouer 9 trous. »
S’il a commencé à jouer à l’âge de six ans, ce n’est que plusieurs années plus tard que Savoie a participé à son premier tournoi.
« J’ai disputé ma première compétition alors que je n’avais que 10 ou 11 ans. Je participais à un tournoi d’une seule ronde pour déterminer le champion provincial de cette catégorie d’âge ; et si je me souviens bien, j’ai gagné par deux coups, » révèle Savoie.
« Pour être franc, c’était un peu comme un choc. C’était mon premier tournoi et je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. J’étais compétitif et je voulais gagner, mais c’était mon premier événement et je ne m’attendais pas à gagner. Je me souviens d’avoir pensé : « Oh, j’ai battu tous ces gars-là ? C’était donc une agréable surprise. »
Après cela, Savoie affirme que ses parents l’ont inscrit à davantage de tournois et qu’il a commencé à prendre le sport plus sérieusement.
« Quand j’avais 13 ans, je pense que j’ai gagné tous les tournois auxquels j’ai participé cette année-là, y compris les provinciaux, et j’étais vraiment à fond dans le golf à cet âge-là et je rêvais de jouer un jour sur le circuit de la PGA, » ajoute Savoie.
« Mais j’ai grandi d’un pied l’année suivante et cela a affecté mes résultats. Ça m’a pris quelque temps à m’ajuster à la situation, » avoue-t-il
En tant qu’étudiant du sport, Savoie, qui mesure 6’1″, dit avoir idolâtré Mike Weir et Tiger Woods.
« Mike Weir est quelqu’un que j’admirais vraiment. Le fait que Mike ait remporté le Masters est un accomplissement unique dont les amateurs de golf canadiens se souviendront toujours. Et en grandissant, Tiger était une superstar et avait tellement de succès qu’il a rendu le sport très vivant et cool à regarder, remarque Savoie.
Le jeune et talentueux Canadien est impatient d’atteindre un jour sa propre version de la splendeur (de Tiger) sur le terrain de golf, mais il sait que cela ne peut se faire qu’une étape à la fois. Savoie est convaincu qu’une place dans le groupe Jeune pro lui permettra d’atteindre ses objectifs.
Avec un emploi du temps très chargé ces dernières années, Savoie affirme que la pandémie lui a donné l’occasion de ralentir et de réfléchir à son parcours, ce qui lui a permis de mieux cerner ses objectifs.
En ce qui concerne l’avenir, l’objectif de Savoie est de connaître du succès sur le Mackenzie Tour-PGA TOUR Canada cette année. Au cours des cinq prochaines années, le membre de la formation Jeune pro a l’intention de faire son chemin sur le circuit Korn Ferry et, finalement, sur le circuit de la PGA.
Ingram croit que s’il continue à s’améliorer, Savoie a ce qu’il faut pour réaliser ses rêves.
« La priorité absolue est de continuer à améliorer sa frappe de la balle, car il peut être un peu irrégulier. Parfois, il est excellent, alors qu’à d’autres moments, il commet un peu trop d’erreurs sur le tee. Mais Joey fait des progrès, » confie l’entraîneur.
« Il est encore très tôt dans son développement en tant que nouveau professionnel, car sa première année a été une année de pandémie. Il doit donc continuer à apprendre à devenir un professionnel, à voyager et à participer à des compétitions, » poursuit Ingram.
« Joey pourrait aussi prendre un peu plus de temps, mais je crois qu’il a les capacités et les bonnes habitudes requises pour devenir un joueur de la PGA. »
Savoie est par ces éloges venant d’un entraîneur aussi respecté et qui a travaillé auprès de plusieurs jeunes Canadiens talentueux pour les aider à réaliser leurs rêves dans le sport. Le membre de deuxième année au sein de la formation Jeune pro est également inspiré par le succès d’autres joueurs qui sont passés par le programme, comme Mackenzie Hughes, Corey Conners et Adam Hadwin — pour n’en nommer que quelques-uns.
« Cela m’inspire vraiment. Et c’est bien d’avoir d’autres joueurs comme mentors et amis à qui parler aussi, parce que nous vivons tous le même parcours. C’est plaisant de voir ces gars-là réussir parce que nous faisons tous partie de la même équipe, » dit Savoie.
« Les joueurs de la formation Jeune pro en sont peut-être à différentes étapes de leur carrière, mais nous avons tous du potentiel et une grande éthique de travail pour essayer d’atteindre nos objectifs, » ajoute-t-il.
« Depuis que je suis tout petit que mon rêve est de jouer sur le PGA TOUR, alors je suis reconnaissant d’être dans la position dans laquelle je me trouve et je suis prêt à tirer le meilleur parti de cette opportunité. »