UNIVERSITY PLACE, Wash. — Vendredi soir, personne ne savait si Jason Day serait en mesure de participer à la troisième ronde de l’Omnium des États-Unis. Non seulement a-t-il négocié les 18 trous de l’éprouvant parcours de Chambers Bay, samedi, il l’a fait avec tellement de cran et de panache qu’il est en tête.
Vingt-quatre heures après s’être affaissé dans l’allée du 9e trou vendredi à la suite d’un épisode de vertige, Day a inscrit cinq oiselets sur le neuf de retour en route vers un score de 68 et le premier rang du classement du deuxième tournoi majeur de la saison, après 54 trous.
L’Australien de 27 ans avait connu un début de journée bien modeste, avec des bogueys aux 2e et 4e trous. Mais à partir du 12e trou, il a complètement maté Chambers Bay, et il a inscrit un spectaculaire score de 31 en deuxième moitié de parcours, pour une fiche cumulative de 206, quatre coups sous la normale.
Cette courageuse performance lui permet de partager le sommet du classement avec les Américains Jordan Spieth (71) et Dustin Johnson (70) et avec le Sud-Africain Branden Grace (70).
Day, qui a vécu des épisodes de vertige dans le passé, a choisi de ne pas parler aux journalistes après sa ronde, préférant retourner à sa chambre et se reposer. Il a cependant confié à un responsable de l’Association de golf des États-Unis (USGA) qu’il ne se portait pas tellement bien en début de journée.
Son cadet et entraîneur, Colin Swatton, a même déclaré que Day avait songé à abandonner en trois occasions pendant la ronde.
« Je me sentais chancelant sur le neuf d’aller à cause des médicaments que j’avais dans mon système, et je m’en suis débarrassé sur le neuf de retour, a mentionné l’Australien, dans une déclaration. Mais le vertige est revenu un peu sur le 13e tertre, et j’ai ressenti des nausées. J’ai commencé à trembler sur le tertre du 16e trou, et je ne cherchais qu’à compléter ma ronde. C’est tout ce que je visais, vraiment. »
De son côté, Johnson a connu sa part de bons moments samedi, réussissant quatre oiselets en première moitié de parcours. Mais un boguey au 11e et un double-boguey au 13e l’ont fait glisser à quatre coups sous le par. Il a complété sa journée avec cinq normales.
Grace a lui aussi connu un solide début de journée et affichait un dossier de moins-2 après huit trous. Mais Grace a traversé un passage à vide entre les 9e et 13e trous, commettant trois bogueys, avant de se ressaisir avec un oiselet au 15e, une normale-3.
Comeneurs après le deuxième parcours, Spieth et Patrick Reed ne l’ont pas eu facile samedi. Surtout Reed. Le Texan de 24 ans a commis trois doubles bogueys et deux bogueys au fil des 14 premiers trous et il a glissé au neuvième rang parmi un groupe de six golfeurs, à cinq coups du quatuor de meneurs après une ronde de 76.
Spieth s’en est mieux tiré que son compatriote du Texas, mais il a dû travailler fort pour se maintenir dans le peloton de tête. Après un départ canon, marqué d’oiselets aux 2e et 3e trous, le champion du Tournoi des Maîtres a vécu sa part d’ennuis sur les verts et inscrit cinq bogueys entre les 4e et 11e trous.
Après trois normales d’affilée, Spieth a retrouvé sa touche sur les verts, réalisant un important oiselet au 15e trou, une normale-3, pour ramener sa fiche à moins-4. Il a eu des chances d’ajouter des oiselets sur les trois derniers trous, mais son fer droit l’a de nouveau laissé tomber.
Spieth tente de devenir seulement le sixième golfeur dans l’histoire à amorcer la saison avec des triomphes au Tournoi des Maîtres et à l’Omnium des États-Unis, et le premier depuis Tiger Woods en 2002. Ben Hogan (1951), Arnold Palmer (1960) et Jack Nicklaus (1972) ont également réussi le tour de force.
De son côté, Day espère mettre la main sur un premier titre à un tournoi majeur, après avoir terminé cinq fois parmi les cinq premiers du classement final, dont trois fois à l’Omnium des États-Unis. Day s’y est classé deuxième en 2011 et en 2013, et quatrième l’an dernier.
Johnson est également à la recherche d’un premier titre à un tournoi du Grand Chelem.