Brooke Henderson n’avait pas encore réalisé, lundi, toute l’ampleur de la plus importante victoire canadienne sur la scène du golf international depuis le triomphe de Mike Weir au Tournoi des Maîtres de 2003.
Passer quelques coups de fil à ses parents, répondre à d’innombrables textos et messages Twitter de félicitations – dont un de Weir -, ainsi qu’un long trajet en voiture ont ponctué les heures suivant son premier sacre dans un tournoi majeur après sa victoire au Championnat de la LPGA, dimanche.
La golfeuse de Smiths Falls, en Ontario, a inscrit un birdie au premier trou de prolongation pour vaincre la no 1 mondiale Lydia Ko sur les allées du Sahalee Country Club, à l’est de Seattle.
Sa ronde de 65, six coups sous la normale, s’est avérée un exemple de résilience: trois sorties de fosse réussies, un roulé d’environ 90 pieds pour un aigle, une sortie d’impasse au 18e et un retard de trois coups comblé sur le neuf de retour.
Cette victoire l’a propulsée du quatrième au deuxième rang, derrière Ko, en plus de faire passer ses gains pour la présente saison à plus de 1 million $ US. Comme il y a encore beaucoup de golf à jouer en 2016, dont trois tournois majeurs, la jeune femme de 18 ans ne vise rien de moins que le premier que détient la Néo-Zélandaise.
« C’est une énorme source de motivation, sans aucun doute, a-t-elle dit aux reporters lundi. De se retrouver deuxième au monde est un peu surréel, incroyable, mais j’ai toujours un échelon à grimper. »
Henderson se trouvait à Portland pour y faire la promotion de la classique Cambia, où elle a signé sa première victoire sur le circuit de la LPGA, en août dernier. Son caddie – sa soeur Brittany – et elle sont arrivées à leur hôtel aux petites heures, lundi, après un trajet de trois heures. Elles devaient s’envoler pour le Michigan plus tard en journée, en vue de Classique Meijer, qui sera lancée jeudi.
La première Canadienne à remporter un tournoi majeur depuis Sandra Post, en 1968, avait tout de même une petite idée de l’impact qu’aurait sa victoire au pays en raison de l’exemple causé par celle de Weir. Henderson était âgée de 5 ans quans le golfeur alors âgé de 32 ans a enfilé le veston vert.
C’est là qu’elle a su qu’un Canadien pouvait aspirer aux grands honneurs malgré la courte saison pour pratiquer le golf.
« Je crois vraiment qu’il a changé le sport pour tout le monde ici », a-t-elle dit.
Comme Post l’a indiqué en téléconférence, les majeurs sont éternels et définissent votre carrière. Mais Henderson est loin d’en avoir terminé avec sa carrière, elle qui aura 19 en septembre.
L’ascension de Henderson, qui a gravi plus de 200 échelons au classement en moins d’un an, coïncide aussi avec le retour du golf aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro.
Le Canadien George Lyon avait remporté l’or lorsque le golf a été disputé aux JO pour la dernière, en 1904. Henderson est cette fois l’une des favorites pour remporter la première médaille d’or du golf féminin de l’histoire.
« Les Olympiques constituent l’opportunité d’une vie, a-t-elle dit. Je suis très chanceuse de représenter le Canada. De gagner une médaille d’or et, en quelque sorte, défendre ce titre remporté par ce Canadien il y a si longtemps serait vraiment une expérience très amusante. J’aimerais bien ramener cette médaille pour les Canadiens.
« Je sais que j’aurai tout le pays derrière moi. »