Même si les statistiques pointent en faveur de l’équipe américaine ce week-end à la Coupe des Présidents, Corey Conners refuse de croire que l’équipe internationale sera la négligée sur les allées du club de golf Royal Montréal. Mieux encore, le Canadien croit qu’elle a tous les éléments nécessaires pour causer la surprise.
En ce sens, l’Ontarien estime qu’une série de facteurs pourrait permettre à son équipe de sortir gagnante de ce duel, ce qui permettrait à la formation internationale de signer une deuxième victoire en 15 éditions de la prestigieuse compétition par équipes.
«Je crois que tout le monde dans l’équipe croit en nos chances. Nous abordons cette compétition dans le bon état d’esprit. Nous pouvons de toute évidence le faire», a mentionné Conners après une ronde d’entraînement mardi.
«Certes, ils ont toujours dominé la Coupe des Présidents, mais je crois que tout le monde au sein de l’équipe, incluant les capitaines, a fait du bon boulot pour nous mettre en confiance à l’aube du tournoi», a ajouté le golfeur âgé de 32 ans.
Conners avait aussi pris part à la Coupe des Présidents en 2022, laquelle avait été remportée 17,5-12,5 par les États-Unis au club de golf Quail Hollow de Charlotte, en Caroline du Nord. Il s’agissait alors de la neuvième victoire de suite des Américains dans cette compétition, et de la 12e en 14 éditions.
Conners et son compatriote Taylor Pendrith, de Richmond Hill, en Ontario, étaient alors deux des huit recrues de l’équipe internationale. Cette année, un autre Canadien, Mackenzie Hughes, et l’Australien Min Woo Lee sont les seules recrues dans le camp international. Conners a admis que cette expérience, en 2022, sera précieuse ce week-end.
«C’est une semaine très exigeante, a admis Conners, qui n’avait pas inscrit le moindre point en 2022. La foule à la dernière Coupe des Présidents était assez bruyante.
«J’ai hâte de ressentir l’appui de la foule ici, mais j’ai de toute évidence appris des leçons de ma dernière expérience et je suis très reconnaissant d’obtenir une autre occasion de me faire valoir», a-t-il ajouté.
Quant à savoir s’il offrira des conseils à Hughes afin de garder les deux pieds sur terre, Conners a indiqué que son compatriote avait déjà tous les éléments dans sa boîte à outils pour s’illustrer.
«Il (Hughes) brille sur les plus grandes scènes. C’est un ‘gamer’, il adore le ‘match play’ (l’affrontement direct), et son jeu est très complet — ce qui sera essentiel ici. Je lui ai parlé un peu de la logistique de l’événement, qui m’avait un peu surprise la dernière fois en 2022, mais il m’a dit qu’il était prêt et qu’il a hâte d’en découdre. Ce sera une très belle expérience pour lui», a résumé Conners.
Pour sa part, le capitaine de l’équipe internationale Mike Weir, qui connaît bien le parcours puisqu’il l’avait arpenté en tant que joueur lors de la Coupe des Présidents de 2007, a indiqué qu’il allait limiter ses conseils à ses protégés ce week-end.
«Vous savez, la Coupe des Présidents a beaucoup évolué entre 2007 et 2024, et le golf également, a évoqué le champion du Tournoi des Maîtres en 2003. Je pourrai peut-être leur offrir des conseils sur certains coups très précis, en fonction du vent et tout ça, mais les gars sont des professionnels. Ils savent ce qu’ils font, donc je resterai un peu en retrait pendant la compétition.»
Scheffler, la force tranquille des États-Unis
Même si l’équipe américaine a dominé historiquement la Coupe des Présidents et qu’elle compte dans ses rangs les deux meilleurs joueurs au classement mondial en Scottie Scheffler et Xander Schauffele, il ne faut pas compter l’équipe internationale pour battue.
C’est du moins l’avis de Scheffler, qui a signé huit victoires sur le circuit de la PGA en 2024 — il s’agit possiblement de la meilleure saison depuis celle de Tiger Woods en 2000, alors qu’il avait engrangé neuf victoires, dont trois titres majeurs, en 20 départs.
Malgré ces statistiques ahurissantes, le Texan âgé de 28 ans a offert une réponse très posée lorsqu’on lui a demandé si l’équipe internationale était la négligée cette fois-ci.
«Je suis certain que le pointage est encore de 0-0. Mon travail ici sera de me présenter sur le terrain lors de mon premier match et de tenter d’inscrire un point pour mon équipe. Je me fous de celui qui est favori ou le négligé. Tout ce que je peux faire, c’est essayer de gagner et d’obtenir un point jeudi», a expliqué Scheffler, une force tranquille dont le tempérament rappelle beaucoup celui du gardien du Canadien de Montréal Carey Price.
«Est-ce qu’il y a un avantage à être considéré comme étant le négligé? En fait, vous savez, j’ai été le négligé très souvent au fil de ma carrière, mais mon désir de l’emporter n’a jamais fléchi. Dans ma tête, ce concept de favori ou de négligé n’existe pas. Mais je ne suis probablement pas le meilleur gars pour répondre à cette question. Je trouve ma propre source de motivation, et j’essaie toujours de repousser mes limites. J’adore la compétition», a résumé Scheffler, qui a engrangé 62 millions $US en bourses uniquement cette saison.
Scheffler a ajouté qu’il y avait une énorme différence entre triompher dans un tournoi régulier de la PGA, où il joue pour lui-même, et une compétition comme la Coupe des Présidents, où il joue pour son pays.
L’Américain, qui participera à sa deuxième Coupe des Présidents, après ses deux participations à la Coupe Ryder, estime en ce sens que «ces tournois deviennent souvent nos plus beaux souvenirs».
Et pour en ajouter un autre à cette saison mémorable, Scheffler devra maintenant se mesurer au parcours du club de golf Royal Montréal.
«Un parcours très simple. On l’a joué, et les gars se demandaient rarement où viser depuis le tertre de départ. Personne n’a été confus vis-à-vis ce que le terrain nous présentait, a-t-il résumé. Seul le vent risque de changer la donne.»