Comme il se doit, Aaron Cockerill a connu une semaine au Kenya.
Au tournoi de la semaine dernière du Circuit mondial DP – l’Omnium Kenya magique – le golfeur de Winnipeg a conclu deuxième à égalité. C’était son meilleur résultat en carrière outre-mer, couronné du plus gros chèque de paie qu’il ait jamais encaissé (un peu plus de 180 000 $CAN) et d’un peu plus de sécurité d’emploi pour le reste de l’année.
« C’était amusant, ce texto qu’ils m’ont envoyé pour me dire à quel rang j’avais terminé et combien j’avais gagné pour la semaine », a raconté Cockerill en riant.
Le golfeur de 29 ans s’est hissé de 190 places, à la 351e, dans le Classement officiel du golf mondial après sa finale de dimanche. C’est son meilleur rang en carrière.
Cockerill a passé le dernier mois à jouer au golf en Afrique. Il a d’abord participé à trois tournois du Circuit Challenge avant de prendre le départ sur le DP World Tour au Kenya, et les tournois des deux prochaines semaines se disputeront en Afrique du Sud. Cockerill a survécu à deux de trois couperets sur le Circuit Challenge (l’équivalent du Circuit Korn Ferry en Amérique du Nord) et il n’a pas inscrit de bons résultats – « c’est juste comme ça, parfois » – mais en arrivant à Nairobi, il a trouvé un plus haut niveau de confort sur le parcours.
« Il n’y avait rien de vraiment différent, explique Cockerill, mais je me suis juste mis dans un autre état d’esprit pendant ces quelques jours, j’ai eu une assez bonne semaine, j’ai tenu pour le week-end et au final, ç’a été une semaine super! »
Cockerill, dont la femme, Chelsea, voyage souvent avec lui et agit comme son cadet sur le parcours, affirme qu’au fil des dernières saisons, il a réussi à bien s’ajuster aux rigueurs du Circuit mondial DP. Lorsqu’il a traversé l’Atlantique pour la première fois afin de tenter sa chance sur ce qu’était alors le Circuit européen, il avoue qu’il était vraiment impressionné : la plupart des gars auxquels il se mesurait sur le terrain, il les regardait jouer à la télé quand il était plus jeune.
La pandémie de COVID-19, terriblement contraignante pour les voyages et la logistique, a essentiellement donné à Cockerill une année « boni » en Europe. Ce qui lui a permis de passer plus de temps en compagnie des golfeurs avec lesquels il concourait semaine après semaine.
« Je connais à peu près tout le monde sur les tableaux de compétition maintenant, dit-il. Quand on joue contre eux, on sait de quoi on parle, on sait des choses à leur sujet. Je n’ai plus besoin de me présenter. »
La deuxième place à égalité de Cockerill au Kenya (à quatre coups du vainqueur, le Chinois Ashun Wu) l’a propulsé au 28e rang du classement des points du DP World Tour. Au début de 2022, Cockerill n’avait qu’un statut précaire sur ce circuit et il prévoyait prendre le départ à cinq tournois du Circuit Challenge et cinq du Circuit mondial DP pour voir sur quel circuit il se trouvait à mieux jouer avant de décider vers où il irait.
Avec ce résultat formidable si tôt en saison, le Canadien se retrouve avec un statut virtuellement assuré sur le Circuit mondial DP jusqu’à la fin de 2022.
Cockerill espère aussi obtenir un laissez-passer pour l’Omnium canadien RBC cette année (il est actuellement le 9e meilleur golfeur masculin canadien, et sept de ceux qui le devancent sont des habitués du Circuit de la PGA), mais il se concentre surtout sur l’obtention de son statut de « Catégorie 10 » du DP World Tour – l’équivalent d’une conclusion de saison dans le top 125 de la course à la Coupe FedEx sur le PGA TOUR –, ce qui lui permettrait de choisir à son gré son propre calendrier de tournois outre-mer.
Malgré les bourses faramineuses offertes sur le Circuit de la PGA, Cockerill est très à l’aise de jouer à ce niveau international. S’il arrive à s’assurer un statut à plein temps sur le Circuit mondial DP, il est fort probable qu’il restera là-bas au lieu de tenter sa chance sur le Circuit de la PGA.
« J’ai tellement de plaisir, avoue-t-il. Les voyages et les endroits qu’on visite… c’est super. Le PGA TOUR est plus exigeant et il y a beaucoup plus d’argent à y gagner, mais il y a quelque chose, ici, qui rend ça vraiment extraordinaire. »
Maintenant, Cockerill espère transformer ce succès de début de saison en un peu plus de, disons-le, de magie.
« Je crois que la chose la plus importante que j’en retire, et peu importe le résultat final, explique-t-il, c’est le fait que je me sentais vraiment en confiance et à l’aise dans cette situation, en ronde finale. Savoir que je peux me rendre au dimanche et me sentir assez bien pour développer une bonne ronde quand ça compte, c’est la principale leçon que j’en tire. Que ce soit mon meilleur résultat en carrière, ça vient en prime, car l’ensemble du processus m’a donné du plaisir et s’est révélé très gratifiant. »