Il y a quinze ans, les golfeurs n’avaient pas à se préoccuper de jouer sur la scène olympique. En effet, le sport n’avait pas été présenté aux Jeux depuis 1904, lorsque le Canadien George Lyon a remporté la médaille d’or.
Mais depuis que le golf est revenu aux Olympiques pour les Jeux de Rio en 2016, cet objectif est devenu une priorité pour Derek Ingram et les autres membres de l’équipe de haute performance de Golf Canada. Ingram se prépare même pour les Jeux de Tokyo 2020 depuis la fin des derniers Jeux d’été.
« Les Canadiens sont de grands patriotes et ils adorent le sport. Nos athlètes du Circuit de la PGA et du Circuit de la LPGA sont de la même étoffe. Ils adorent ça et rêvent de se distinguer comme Sydney Crosby, a déclaré Ingram, entraîneur en chef de l’équipe masculine de golf du Canada, jeudi à Winnipeg. À cet égard, les Jeux olympiques sont passés d’évènements inconnus au rang de quatrième ou cinquième tournoi le plus important de leur carrière, et à mesure que la date approche, les Olympiques pourraient bien passer au premier ou deuxième rang. »
La qualification pour faire partie d’Équipe Canada aux Jeux – le tournoi masculin aura lieu du 30 juillet au 2 août et le tournoi féminin, du 5 au 8 août – peut s’avérer épineuse, mais la formule choisie favorisera le Canada.
Au total, 60 athlètes joueront à chaque tournoi olympique masculin et féminin en parties par trous sur 72 trous, la qualification étant fondée sur le classement mondial du golf. Les top 15 de chaque genre au classement peuvent jouer, avec un maximum de quatre golfeurs et quatre golfeuses par pays. Les autres places iront aux athlètes les mieux classés des pays qui n’ont pas déjà deux golfeuses ou golfeurs qualifiés, la limite étant de deux hommes et deux femmes par pays.
La Fédération internationale de golf garantit également la participation d’au moins un golfeur de chaque genre pour le pays hôte – le Japon dans ce cas – et chaque région géographique (l’Afrique, les Amériques, l’Asie, l’Europe et l’Océanie). Les tableaux de compétition seront basés sur le classement mondial en date du 22 juin 2020 pour les hommes et du 29 juin 2020 pour les femmes.
Ces critères devraient dans les faits créer un tableau relativement faible dont les golfeurs canadiens pourraient très bien profiter.
Par exemple, si l’on se fie aux classements de cette semaine, l’équipe de golf masculine des États-Unis se composerait du no 1 mondial Brooks Koepka, du no 2 Dustin Johnson, du no 5 Tiger Woods et du no 6 Bryson DeChambeau. Aucun autre Américain ne pourrait jouer, ce qui élimine 24 des 60 meilleurs golfeurs au monde. De la même manière, la Grande-Bretagne serait représentée par le no 3 Rory McIlroy, le no 4 Justin Rose et Paul Casey qui pourrait se faufiler à titre de 15e golfeur au classement mondial. Tous les autres golfeurs britanniques passeraient leur tour.
Cela signifie que l’équipe masculine canadienne, selon le classement mondial actuel, compterait dans ses rangs Adam Hadwin d’Abbotsford, C.-B. (no 64) et Corey Conners de Listowel, ON (no 87).Même si les deux sont derrière le top 60, ils seraient surclassés en raison de l’inadmissibilité de tous ces Américains, Britanniques et autres golfeurs d’élite provenant de pays dont le contingent est complet.
« Le tableau est moins relevé et, tout d’un coup, nos golfeurs sont qualifiés pour le tournoi olympique en tant que joueurs classés par défaut aux 15e et 20e rangs, souligne Ingram. En quatre rondes de golf, ils ont déjà défait tous ces joueurs devant eux. Ils ne les battent pas tous les jours, mais c’est déjà arrivé au cumulatif de tournois et en rondes individuelles. »
Chez les femmes, Brooke Henderson de Smiths Falls, ON, représenterait le Canada à titre de 9e meilleure golfeuse au classement mondial. Alena Sharp de Hamilton est la Canadienne suivante au tableau mondial, en 125e place, mais étant donné que 44 golfeuses de Corée du Sud sont éliminées, après la qualification du top 4 des golfeuses coréennes, elle se trouve propulsée plus haut au tableau de qualification. Et ce, avant même que les golfeuses des autres puissances golfiques que sont les États-Unis, la Thaïlande et la Chine aient été éliminées.
Un défi qui se pose à toutes les équipes est celui de se préparer à affronter le parcours olympique du Kasumigaseki Country Club, un terrain privé de Saitama, au Japon, que la plupart des joueurs n’ont jamais vu. Ingram et Tristan Mullally, entraîneur en chef de l’équipe féminine du Canada, comptent se rendre au Japon cet automne pour le déchiffrer à l’intention de leurs golfeurs et golfeuses.
« Ce n’est pas la porte à côté, les golfeurs ne peuvent pas s’y rendre un lundi précédant un tournoi du circuit pour y jouer 18 trous et se familiariser avec le terrain. C’est un peu loin pour nous, dit Ingram en riant. On doit se préparer aussi bien qu’on peut. Mais ça ne veut pas dire que les golfeurs, leurs cadets et entraîneurs ne feront pas tout ce qu’il faut en arrivant au Japon avec assez d’avance, mais il est préférable d’avoir une assez bonne idée de ce qui les attend. Ça rendra les choses un petit peu plus faciles une fois qu’ils seront sur place. »