Kris Jonasson possède plusieurs facettes. Elles sont toutes positives, quoique je ne peux me prononcer sur ses qualités de golfeur.
Mais sa franchise est sa plus admirable qualité.
Lorsqu’interrogé au sujet du besoin pour le monde du golf de promouvoir l’inclusion, sa réponse est on ne peut plus honnête :
« Il y a longtemps que le golf combat une mauvaise réputation. Et certains aspects sont justifiés. Il faut que notre sport s’adresse à tous, pas seulement aux hommes qui sont blancs et riches. »
Jonasson est à la tête de l’Association de golf amateur de la Colombie-Britannique depuis 1996. En 2004, il a mené, avec succès, une campagne visant à unifier les associations amateurs féminine et masculine de la province.
D’unifier les hommes et les femmes est une chose. Mais la nouvelle réalité de la diversité culturelle, c’est une autre paire de manches.
« Il y a quelques années, nous avons étudié la composition des joueurs qui participent à nos compétitions provinciales. Il y a des athlètes d’ascendance asiatique, moyen-orientale, autochtone… c’est une véritable mosaïque culturelle, » affirme Jonasson.
« Et puis on a regardé notre conseil d’administration. Cette diversité n’était absolument pas représentée. »
Après une période d’ajustement, les dirigeants de l’Association de golf de la Colombie-Britannique ont épousé cette diversité culturelle, comme en témoigne l’élection récente de Patrick Kelly, un autochtone, à titre de président. Leur conseil d’administration compte maintenant un professionnel du golf d’origine coréenne et un responsable des installations d’origine chinoise.
« L’avenir du golf dépendra de notre capacité à partager ce sport avec toutes les communautés, » affirme Jonasson.
Et il croit qu’éventuellement, « ce serait fantastique si, grâce à un effort soutenu, nous voyions des jeunes de toutes origines tomber en amour avec le sport et peut-être même y faire carrière, puis transmettre cet amour du golf à la génération suivante. »
Élue présidente de Golf Canada le mois dernier, Leslie Dunning a fait écho à cette réalité en créant un groupe de travail dans l’industrie du golf. Le groupe a récemment lancé une initiative innovante, la « Politique d’équité, de diversité et d’inclusion ».
Dévoilé en décembre, le préambule au document affirme que l’association « fait sien un environnement où l’équité, la diversité et l’inclusion sont les normes culturelles et où toute personne, quels que soient sa race, son ascendance, son lieu d’origine, sa couleur, ses origines ethniques, sa citoyenneté, ses croyances, son sexe, son orientation sexuelle, son identité de genre, son expression de genre, son âge, son casier judiciaire, son état matrimonial, sa situation familiale ou son incapacité, est respectée et appréciée à sa juste valeur. »
« Golf Canada cherche à créer un environnement accueillant qui encourage et soutient l’engagement dans le sport du golf, de manière à ce que la riche diversité de notre pays soit reflétée dans tous les aspects de notre organisation, » poursuit la présidente.
Dans le groupe de travail de 12 personnes mené par Dunning, il y avait des hommes et des femmes, des bénévoles et des membres du personnel, des représentants de Golf Canada et des associations provinciales, des professionnels de la PGA du Canada, de même que des propriétaires de terrains de golf.
« Les membres ont travaillé en duos qui effectuaient des recherches sur les groupes prioritaires quant auxquels nous souhaitions en savoir plus pour mener des initiatives visant les femmes, les personnes de minorités visibles, les groupes LGBTQ2+, les golfeurs handicapés, ceux provenant de différents groupes sociaux économiques et les juniors, » confie Dunning.
En addition à cette étude, trois de membres clés du groupe, soit Dunning, Liz Hoffman et Sue Vail, ont porté leur attention sur le développement de la Politique d’équité, de diversité et d’inclusion de Golf Canada. Dans le cadre d’un processus rigoureux, elles ont sondé ce qui était en place dans le monde du golf, du sport et dans d’autres organisations.
Souvent de fois, une politique ne vaut guère plus que le papier sur lequel elle est imprimée, une liste de souhaits qui, au pire, un vulgaire brouillon politically correct.
Mais Dunning est bien décidée à ce que cette Politique représente une exception.
« Nous avons exigé que les associations provinciales adoptent, adaptent ou développent une politique semblable. Nous nous en assurerons pendant les mois qui viennent. »
Lorsqu’elle a accepté la présidence de Golf Canada le mois dernier, Dunning a exprimé verbalement son engagement en ce sens.
« Il y a une diversité bien présente dans le monde du golf et il existe de nombreux groupes multiculturels qui se sont constitués pour jouer au golf. Nous voulons connaître ces groupes et nous engager envers eux pour déterminer comment nous pouvons les appuyer et définir des moyens de collaborer.
Au fur et à mesure que nous identifierons ces groupes, nous leur tendrons la main pour nouer des liens et mieux comprendre leurs besoins et leurs intérêts. Notre but est de devenir plus pertinents, pour plus de golfeurs, et leur procurer un environnement des plus accueillants. »