Finalement, l’audacieux pari du capitaine de l’équipe internationale Mike Weir n’aura pas porté ses fruits. L’équipe internationale a échappé deux matchs sur le 18e vert au crépuscule samedi, et l’équipe américaine est parvenue à creuser l’écart à 11-7 à l’aube de la séance finale de la Coupe des Présidents.
Les deux équipes se sont affrontées pendant près de 12 heures, après avoir entrepris la journée à 7h02. Celle-ci a notamment été allongée par une nappe de brouillard qui a enveloppé le parcours Bleu du club de golf Royal Montréal et qui a interrompu le jeu pendant près d’une heure tôt en matinée.
Au-delà des résultats, le principal sujet de discussion dans la foule autour de chacun des trous de la propriété était sans contredit la décision de Weir de retourner dans la mêlée en après-midi les quatre mêmes duos que ceux qui s’étaient exécutés en matinée.
Après tout, ils semblaient à plat après avoir vécu la remontée émotive de la veille, alors que l’équipe internationale avait comblé un déficit de cinq points en réussissant un balayage aux dépens des États-Unis pour niveler la marque à 5-5.
En conséquence, l’équipe américaine en avait profité pour prendre les commandes 8-6 avant les quatre matchs disputés selon la formule à quatre (coups en alternance) à l’occasion d’un après-midi chaud et ensoleillé.
Questionné à savoir quels étaient les motifs derrière cette décision, Weir a offert une explication bien simple.
«Ils jouent bien. Nous aimons les confrontations, nous aimons les duos, et nous allons poursuivre avec eux», a dit l’Ontarien âgé de 54 ans, en précisant que les golfeurs avaient été informés de sa décision avant même le début des hostilités samedi matin.
Ses protégés ont toutefois semblé manquer d’énergie en fin de parcours, et le champion du Tournoi des Maîtres en 2003 a perdu son pari.
Peu avant que la nuit s’installe sur Montréal, les Sud-Coréens Si Woo Kim et Tom Kim ont animé le spectacle et sorti quelques lapins de leur chapeau, sans toutefois pouvoir empêcher Patrick Cantlay et Xander Schauffele de l’emporter par un au 18e trou.
Pour leur part, Corey Conners et Mackenzie Hughes ont baissé pavillon par un point contre Collin Morikawa et Sam Burns, après que les Canadiens eurent commis un décevant boguey sur le 18e vert.
«C’est énorme pour nous; Corey et ‘Mac’ ont joué du très bon golf. Ils ont retranché trois coups à la normale sur les trois premiers trous, donc il a fallu nous battre pour revenir dans la rencontre. Nous nous sommes retroussé les manches et avons réussi plusieurs oiselets cruciaux en milieu de ronde», a dit Morikawa, détenteur de deux titres majeurs en carrière.
De leur côté, le Canadien Taylor Pendrith et l’Australien Adam Scott sont parvenus à limiter les dégâts en disposant des Américains Brian Harman et Max Homa par deux.
«Nous avons pris le contrôle du match après le 12e trou et, même si j’ai raté quelques coups roulés sur le neuf de retour, et que nous avons été brouillons en fin de ronde, nous nous en sommes bien sortis. Tout peut se produire dans ce format de jeu, et parfois ça peut devenir très moche… C’est bien d’avoir pu arracher un point, un point important pour nous», a expliqué Scott, qui a signé sa 20e victoire pour se hisser en troisième place à ce chapitre dans l’histoire de la Coupe des Présidents.
«J’ai éprouvé de petits ennuis en matinée, mais j’ai rebondi rapidement, car nous n’avions pas beaucoup de temps (entre les deux séances). Je me suis donc présenté sur le terrain cet après-midi, j’ai frappé de très bons coups et j’ai calé de bons coups roulés», a ajouté Pendrith.
Les trois Canadiens étaient donc de retour sur le parcours pour une troisième séance consécutive, au grand plaisir de la foule présente sur le parcours. Celle-ci a notamment rugi lorsque Hughes a calé sa sortie de fosse de sable pour un aigle au 12e trou, ramenant à ce moment-là le match à égalité. Les représentants de l’unifolié n’ont toutefois pu maintenir le rythme et se sont éventuellement avoués vaincus.
Quant à Hideki Matsuyama et Sungjae Im, ils ont plié l’échine trois et deux devant le golfeur no 1 au monde, Scottie Scheffler, et son partenaire de jeu Russell Henley.
Pendrith croit toujours aux chances des Internationaux
Contrairement à l’ambiance de la séance matinale, celle en après-midi était un peu plus survoltée, et l’équipe internationale a semblé en bénéficier.
L’équipe américaine a également contribué à l’attiser, notamment en refusant de concéder quelques coups roulés de trois pieds ou moins aux joueurs internationaux — ce qui est habituellement une formalité pour des golfeurs professionnels.
«J’adore l’ambiance ici. Elle (la foule) croit que ça nous intimide — nous savions que ce serait difficile, que ce serait hostile —, mais nous nous sommes nourris de cette énergie tout au long de la journée», a dit Burns.
Les golfeurs se donneront maintenant rendez-vous pour une séance finale de 12 matchs individuels, dimanche, qui se poursuivra jusqu’à ce qu’une équipe inscrive 15,5 points et soit sacrée championne de la Coupe des Présidents de 2024.
Malgré l’écart de quatre points qui sépare l’équipe internationale de l’américaine, Pendrith a la certitude que ses coéquipiers et lui pourront redresser la barre.
«Ouais, ce sera une grosse journée, avec 12 points à l’enjeu. Nous devrons tous très bien jouer pour l’emporter, et je crois que tout le monde est dans un bon état d’esprit et prêt à relever le défi. Nous espérons tous pouvoir ajouter des points au tableau», a-t-il résumé.
Les États-Unis ont remporté la dernière Coupe des Présidents 17,5-12,5 au club de golf Quail Hollow de Charlotte, en Caroline du Nord, en 2022. Il s’agissait alors de la neuvième victoire de suite des Américains dans cette compétition, et de la 12e en 14 éditions.
La seule victoire de l’équipe internationale a été enregistrée au Royal Melbourne, en Australie, en 1998.